(Tokyo) Le géant automobile japonais Toyota et sa filiale Hino ont annoncé mardi qu’ils allaient développer un camion poids lourd électrique fonctionnant à l’hydrogène pour le marché nord-américain, avec un premier prototype prévu dès le premier semestre 2021.

Ce projet fait suite à un autre accord entre Toyota et Hino annoncé en mars visant à développer pour le marché japonais un poids lourd de 25 tonnes roulant à l’hydrogène.

PHOTO FOURNIE PAR CAMIONS HINO

Toyota et Hino développent déjà un camion à l’hydrogène destiné au marché japonais.

Alors que le marché des voitures à hydrogène reste balbutiant, faute notamment d’infrastructures suffisantes, celui des camions et bus à pile à combustible pourrait bien ouvrir la voie, estiment des analystes du secteur.

Trajets prévisibles

Car ces véhicules ont généralement des trajets prévisibles, ce qui pourrait grandement faciliter l’installation de stations à hydrogène sur leurs parcours.

Comptant parmi les pionniers mondiaux des voitures à pile à combustible avec son modèle Mirai, Toyota est par ailleurs aussi impliqué dans un projet pilote de camions à hydrogène pour le port de Los Angeles depuis 2017.

IMAGE FOURNIE PAR TOYOTA

Cette illustration générée par ordinateur montre la disposition des moteurs électriques, de la pile à hydrogène et des réservoirs d’hydrogène.

D’autres grands groupes automobiles s’intéressent de plus en plus au marché émergent des poids lourds à hydrogène, qui ne provoquent pas d’émissions de CO2, alors que les règlementations environnementales en Europe et en Californie notamment deviennent plus strictes.

L’américain General Motors a prévu de prendre 11 % du capital de son compatriote Nikola, fabricant de camions électriques et à hydrogène, mais ce dernier est dans la tourmente depuis plusieurs semaines en raison de divers scandales.

L’allemand Daimler et le suédois Volvo se sont aussi associés en avril pour fabriquer des moteurs à hydrogène pour poids lourds, tandis que le sud-coréen Hyundai a également des ambitions sur ce segment.

Tesla ne croit pas à l’hydrogène

Le fabricant américain de véhicules électriques Tesla, dont le fondateur et patron Elon Musk ne croit guère au potentiel de la technologie hydrogène, mise quant à lui sur des camions électriques à batteries.

Toyota a aussi séparément annoncé mardi un projet de développement d’un train à motorisation hybride, combinant hydrogène et batteries électriques, en partenariat avec son compatriote Hitachi et la compagnie ferroviaire japonaise JR East.

Baptisé « Hybari », ce train bénéficiera d’une adaptation de la technologie hydrogène mise au point par Toyota pour l’automobile, et devra être testé en situation réelle au Japon à partir de mars 2022, a précisé le constructeur.

Désormais considérés comme une option intéressante pour remplacer les rames diesel, des trains à hydrogène ont déjà été testés auparavant au Japon et ailleurs dans le monde, notamment en Europe.