(New York, Toronto) Wall Street, toujours préoccupée par les inquiétudes économiques et sanitaires, a terminé modestement dans le vert jeudi, après une séance en dents de scie et au lendemain d’une lourde chute, précipitée par la dégringolade du secteur technologique.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average a pris 0,20 % à 26 815,44 points.

Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a avancé de 0,37 % à 10 672,27 points et l’indice élargi S&P 500 a gagné 0,30 % à 3246,59 points.

La veille, la Bourse de New York avait lourdement chuté, plombée par le secteur technologique. Le DJIA avait cédé 1,92 % et le NASDAQ 3,02 %.

Malgré son manque d’énergie en début de séance, la Bourse de Toronto a clôturé pour sa part en hausse, alors que la volatilité continuait de s’imposer sur les marchés.

Les actions liées aux matières premières ont généré des gains après avoir perdu du terrain mercredi, tandis que des secteurs comme ceux des services aux collectivités, des télécommunications et de la consommation de base ont fait mieux après avoir pris du retard la veille.

Mike Archibald, vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Placements AGF, s’attend à ce que la volatilité des marchés perdure tout l’automne.

« De toute évidence, septembre n’a pas été un bon mois et nous avons constaté un recul de la plupart des actifs, en particulier le type d’actions de haut vol qui avaient plutôt bien fonctionné, donc la technologie et les ressources », a-t-il précisé dans une entrevue.

M. Archibald s’attend à ce que la tendance se poursuive jusqu’à ce que soit adopté un nouveau plan de relance aux États-Unis, tel que suggéré de nouveau jeudi par les démocrates. La publication des résultats trimestriels des entreprises et la finalité de l’élection présidentielle de novembre pourraient également atténuer la volatilité.

« Il y a beaucoup de choses qui, je pense, empêchent les gens de dormir la nuit. Nous avons eu un bon rebond et maintenant nous traversons en quelque sorte notre première période vraiment plus agitée ici. »

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a gagné 95,15 points pour terminer la journée avec 15 912,26 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 74,77 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 74,86 cents US de la veille.

Possibilité d’un accord sur de nouvelles mesures budgétaires

Jeudi, un très léger vent d’espoir sur la possibilité d’un accord portant sur de nouvelles mesures budgétaires américaines a soufflé parmi les investisseurs, leur redonnant un brin de confiance, a assuré Quincy Krosby, de Prudential.  

« Il y a eu l’idée qu’il y avait peut-être un redémarrage des négociations entre républicains et démocrates pour un programme d’aides », a affirmé cette analyste.

Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a indiqué avoir parlé avec la cheffe des démocrates à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi. « Nous sommes d’accord pour continuer à discuter », a-t-il dit aux sénateurs.  

« Cela donne de l’espoir », a commenté l’analyste de Prudential.

D’autant plus que le défilé des responsables de la Banque centrale américaine (Fed) a continué au Congrès, où le président Jerome Powell a encore martelé que la première économie mondiale avait besoin d’aide pour ancrer la reprise.  

Alors que le marché a réagi dans le rouge à l’ouverture après l’annonce d’une hausse inattendue des demandes hebdomadaires d’allocations chômage, la tendance s’est renversée à la bonne nouvelle d’une accélération des ventes de maisons neuves en août aux États-Unis.

Elles ont grimpé sur un mois de 4,8 % déjouant les attentes des analystes.

Les grandes valeurs de la technologie ont repris des couleurs, regagnant un peu du terrain qu’elles avaient perdu la veille : Apple a progressé de 1,03 %, Microsoft de 1,30 %, Alphabet (maison mère de Google) de 0,92 %.

Nikola, le fabricant de camions électriques, dans la tourmente depuis deux semaines et touché par la démission de son fondateur, a encore connu une journée noire, s’effondrant de 9,69 %.

« Statistiquement, il faut savoir que le mois de septembre est le mois le plus difficile pour le marché des actions », a encore souligné Mme Krosby. « Toute nouvelle positive concernant un futur vaccin (contre la COVID-19, NDLR) sera aussi un vaccin pour le marché, si l’on peut dire ! », a-t-elle ajouté.