L’activité économique a repris son erre d’aller dans les différentes régions du Québec et le gouvernement québécois souhaite profiter de ce dynamisme pour réaliser en partie ses objectifs de réduire le déficit de notre balance commerciale. Selon Québec, nos entreprises régionales peuvent contribuer davantage à la chaîne d’achat local tout en produisant plus pour les marchés d’exportation. Pour y arriver, elles doivent mieux coordonner leur développement.

J’ai été à même de le constater cet été au cours d’une tournée que j’ai réalisée pour mesurer les effets de la reprise post-confinement, l’activité économique en région est partout bien engagée. Les entreprises – hormis celles des secteurs encore touchés par la COVID-19, telles que l’événementiel ou la restauration – ont repris leurs activités à un rythme équivalent à celui d’avant la crise.

Mais Québec veut profiter davantage de cet élan économique régional et souhaite donc une meilleure mise en valeur du potentiel de croissance de certaines entreprises ou certains secteurs d’activité.

C’est pourquoi Investissement Québec a annoncé vendredi la mise sur pied de comités de développement régional dans chacune des 17 régions administratives du Québec.

Ces comités formés de douze représentants par région sont composés de six dirigeants d’entreprises bien établies dans leur milieu et de responsables du développement économique et d’associations de gens d’affaires capables de mieux cerner les entreprises porteuses d’avenir de leur région.

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Guy LeBlanc, PDG d’Investissement Québec.

« On souhaite que les discussions que les entrepreneurs A, B et C ont eu un samedi soir au sujet du projet de l’un d’entre eux aillent plus loin que la simple conversation. Qu’on identifie et qu’on nous référence des projets qui ont un vrai potentiel », m’explique Guy LeBlanc, le PDG d’Investissement Québec (IQ).

La création de ces comités de développement régional se veut l’aboutissement de la réorganisation qu’a connue IQ l’an dernier lorsque l’organisme de développement économique a intégré les activités des centres de recherche industrielle du Québec, d’Export Québec et des spécialistes du ministère du Développement économique.

Le ministre du Développement économique, Pierre Fitzgibbon, qui participait vendredi à l’annonce de la création de ces comités de développement régional, a confirmé cette volonté de mieux coordonner le développement économique régional.

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Pierre Fitzgibbon, ministre du Développement économique

Selon le ministre, ces comités permettront de choisir les meilleurs projets qui pourront bénéficier de mesures d’appui telles que l’aide à la numérisation et à l’innovation dans des secteurs stratégiques.

On veut que les entreprises des régions participent à notre politique d’achat local et qu’elles exportent davantage. Un de nos grands objectifs est de réduire le déficit de notre balance commerciale qui est de 23 milliards et d’augmenter le niveau de vie des Québécois.

Pierre Fitzgibbon, ministre du Développement économique

Formaliser une pratique

L’idée de créer un comité de développement régional n’est pas nouvelle. Les leaders économiques de toutes les régions se rencontrent régulièrement pour discuter des enjeux locaux.

Il y a quelques années, j’ai moi-même participé avec l’économiste Pierre Fortin à une table ronde organisée par les responsables du développement économique de Rivière-du-Loup à laquelle participaient les PDG de Premier Tech et de Lepage Millwork et d’autres acteurs économiques. Le but de la discussion était de déterminer les forces de la région.

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Investissement Québec a annoncé vendredi la mise sur pied de comités de développement régional dans chacune des 17 régions administratives du Québec. Sur la photo, la ville de Rivière-du-Loup, dans le Bas-Saint-Laurent.

« C’est ce que l’on souhaite faire, mais on veut formaliser l’exercice dans toutes les régions du Québec. Les comités vont se rencontrer au moins une fois chaque trimestre et ils sont présidés par le directeur régional d’Investissement Québec qui va faire le suivi.

« Les six entrepreneurs de chacun des comités ont tous à cœur le développement de leur région et ils sont très bien placés pour identifier le potentiel des entreprises de leur coin, que ce soit une transformation numérique ou un accompagnement à l’exportation. On n’a pas créé une structure additionnelle, ce sont des comités consultatifs », insiste Guy LeBlanc.

Cela dit, le PDG d’IQ constate que la situation de crise qui avait cours au printemps dernier est maintenant stabilisée depuis le mois de juin. Le nombre d’entreprises qui ont souscrit au PACTE (le Programme d’action concertée temporaire pour les entreprises) est resté le même, à 800 entreprises, et il reste toujours 1 milliard des 2,5 milliards de fonds dédiés qui sont disponibles.

Investissement Québec dispose toujours par ailleurs de fonds qui pourraient atteindre jusqu’à 2 milliards pour financer les projets structurants d’entreprises et son PDG souhaite que les 17 comités de développement régional lui transmettent le plus de projets possible.

L’économie est bien repartie en région, mais on constate qu’il y a toujours un taux de chômage de plus de 8 % au Québec, alors que de nombreuses entreprises ont toujours d’importants besoins de main-d’œuvre. Ce ne sont pas seulement les entreprises qui doivent se transformer, il y a des travailleurs sans emploi qui devront le faire aussi.