(New York) Le fabricant de camions électriques et à hydrogène Nikola plongeait jeudi en Bourse après le rapport d’une société d’investissement accusant le groupe, qui vient de nouer un partenariat majeur avec General Motors (GM), d’être une « fraude ».

Son titre reculait de 12,27 % (à 37,17 $ US) à 14 h 41 à Wall Street.  

Il avait bondi de plus de 40 % mardi, après l’annonce d’un accord prévoyant que GM aide la start-up à développer son pick-up Badger et lui fournisse des batteries électriques et piles à combustible pour ses camions, en échange de 11 % des parts de la société.

Cette alliance avec un vénérable constructeur de Detroit a apporté de la légitimité au groupe fondé en 2015 par Trevor Milton qui ne commercialise, pour l’instant, aucun véhicule.  

Mais Hindenburg Research affirme que la société, qui valait près de 19 milliards de dollars mardi soir à Wall Street, est une « fraude complexe fondée sur des dizaines de mensonges » racontés au fil des ans par M. Milton.  

Le cabinet l’accuse aussi dans un rapport publié jeudi d’avoir « induit ses partenaires en erreur […] en prétendant faussement disposer d’importantes technologies ».

Il lui reproche également d’avoir nommé son frère à un poste technique important sans que ce dernier n’ait l’expertise requise.  

Hindenburg Research a en conséquence parié sur la débâcle du groupe et sa chute en Bourse en plaçant des ordres appelés « short » en anglais.

Ces accusations ont été rapidement réfutées par Nikola.  

Le groupe « a été adoubé par certains des investisseurs et entreprises les plus crédibles au monde », remarque la société dans un message transmis à l’AFP.  

« Nous ne vacillerons pas à cause d’un rapport rempli d’informations trompeuses visant à manipuler notre action », ajoute le groupe.  

General Motors, de son côté, a affirmé avoir « toute confiance » en la capacité de leur partenariat à « créer de la valeur ».

Sur Twitter, M. Milton a assuré qu’il allait répondre en détail aux accusations.  

« Hindenburg ne fait que renforcer notre popularité en tentant de nous détruire », affirme-t-il sur le réseau social en disant comprendre désormais pourquoi des investisseurs avaient parié sur la baisse de « dizaines de millions d’actions » au cours des deux derniers jours.  

Le groupe se retrouve ainsi dans une position similaire à Tesla, auquel il est régulièrement comparé : les deux sociétés profitent de l’engouement certain des investisseurs pour le secteur des véhicules électriques, mais s’attirent aussi les critiques de nombreux sceptiques.  

Elon Musk, le patron de Tesla, s’est souvent moqué des spéculateurs qui pensent que l’entreprise vaut bien trop cher à Wall Street, où l’action connaît depuis un an une ascension fulgurante.