(Washington) La chaîne américaine de vêtements J. C. Penney, qui s’était déclarée en faillite en mai, devrait être partiellement sauvée par les propriétaires de centres commerciaux Simon et Brookfield, évitant 70 000 licenciements, rapportent mercredi des médias américains.

Les groupes Simon Property Group et Brookfield Property Partner vont, selon les termes de l’accord, payer 300 millions de dollars en argent et supporter 500 millions de dollars de dettes.

Cet accord devrait éviter une liquidation totale et sauver environ 70 000 emplois sur les 90 000 qu’elle comptait avant la crise, et 650 magasins sur un total de 850.

La banque Wells Fargo a elle accepté de prêter 2 milliards de dollars lorsque la transaction sera terminée, ce qui permettra à l’entreprise d’avoir un milliard de dollars dans ses caisses.

J. C. Penney devrait demander au juge des faillites de valider l’accord au début du mois prochain.

Par ailleurs, sous la houlette de H/2 Capital Partners, des fonds qui avaient prêté de l’argent au détaillant vont devenir propriétaires de certains magasins et centres de distribution, en échange de l’abandon d’une partie des 5 milliards de dollars que leur doit J. C. Penney.

Contactés par l’AFP, les avocats de J. C. Penney n’avaient pas répondu.

Le groupe de Plano (Texas) avait indiqué mi-mai avoir recours au chapitre 11, un dispositif qui permet à une entreprise n’arrivant plus à rembourser sa dette de se restructurer à l’abri des créanciers.

Déjà en grande difficulté avant la pandémie, la chaîne n’a pas résisté au choc économique provoqué par le coronavirus, comme les enseignes JCrew, Neiman Marcus et Stage Stores.

Fondée en 1902 dans le Wyoming par James Cash Penney, la chaîne est devenue au fil du temps une institution de la grande distribution américaine.

Elle a survécu à la Grande Dépression et s’est implantée lors de la seconde moitié du 20e siècle dans les centres commerciaux géants (« mall »), alors symboles de la société de consommation à l’américaine.  

Comme celui des autres grands magasins, son déclin, entamé il y a une décennie avec l’avènement du commerce en ligne, a été précipité par le succès d’Amazon et de la « fast fashion » (H & M et Zara).

L’entreprise a déclaré un chiffre d’affaires de 10,7 milliards de dollars en 2019, soit une baisse de plus de 7 milliards de dollars en dix ans. J. C. Penney n’a pas été rentable sur une année fiscale depuis 2011.