La pandémie n’a pas ralenti le Groupe Mach. La prise de contrôle du détaillant d’articles de plein air La Cordée a été précédée par deux transactions immobilières d’envergure.

Le Groupe Mach a ainsi racheté le siège social québécois de Provigo, au 400, avenue Sainte-Croix, dans l’arrondissement de Saint-Laurent, pour 33,7 millions plus tôt cette saison. La transaction a été passée au crible par l’agence Avison Young dans son analyse de mi-année sur le marché des bureaux à Montréal, qui vient de paraître.

Construit pour Loblaw en 2000, le 400, avenue Sainte-Croix compte 282 644 pi2. Au départ, l’épicier était le seul occupant. Par la suite, Loblaw a réduit son empreinte à environ 100 000 pi2. Aujourd’hui, Provigo, qui est devenue l’enseigne des supermarchés Loblaw au Québec, occupe 35 000 pi2. D’abord aménagé pour un occupant unique, l’immeuble est devenu multilocatif. Environ 24 % de la propriété est aujourd’hui disponible en location, soit un peu plus de 65 000 pi2.

« Le Groupe Mach a acheté cet immeuble selon sa stratégie habituelle qui consiste à acquérir des actifs à un prix inférieur à leur coût de remplacement et de les repositionner ou encore d’en dégager tout le potentiel de valeur inexploité, relate l’agence. Les coûts d’occupation de l’immeuble sont abordables et la configuration de type campus de la propriété inclut de nombreux espaces communs (26 % de la surface de plancher), offrant un bon potentiel de développement et de conversion de surfaces locatives supplémentaires. »

Quelques semaines auparavant, le Groupe Mach et la famille Saputo ont fait un gros profit avec la revente de l’immeuble de bureaux du 16, place du Commerce, à L’Île-des-Sœurs. Lachance Immobilier et le Fonds immobilier de solidarité FTQ l’ont acquis, en parts égales, pour 48 millions, soit trois fois le prix payé par Mach en décembre 2016.

« Depuis 2017, Lachance Immobilier a acquis les cinq derniers lots à usage mixte adjacents à la future station du Réseau express métropolitain de L’Île-des-Sœurs pour un futur développement commercial et résidentiel, [en] incluant l’immeuble adjacent, 14, place du Commerce », souligne Avison Young.

Augmentation marquée de l’inoccupation à prévoir

La pandémie a stoppé le marché des bureaux à Montréal, lequel connaissait ses meilleurs moments des dernières années. L’absorption, soit la quantité de pieds carrés sous bail, a reculé au deuxième trimestre de 265 277 pi2, pour la première fois depuis le premier trimestre de 2018, note le directeur de la recherche de l’agence, David Major-Lapierre.

« Nous prévoyons une augmentation marquée de la surface disponible au cours des prochains trimestres, à mesure que plusieurs locaux entreront sur le marché, qu’il s’agisse de location directe ou de sous-location », prévoit le spécialiste.

Au centre-ville de Montréal, le taux de disponibilité total a atteint 9,3 % à la fin de juin, 40 points centésimaux au-dessus du taux du premier trimestre. La superficie disponible en sous-location a atteint 0,6 % de l’inventaire au centre-ville, ou un peu plus de 300 000 pi2.