(New York) Le laboratoire pharmaceutique Indivior, accusé d’avoir fait de fausses déclarations pour promouvoir un médicament dans le traitement de l’addiction aux opiacés, a accepté de verser 600 millions de dollars US pour solder les poursuites, a annoncé vendredi le département américain de la Justice.

Avec le 1,4 milliard de dollars déjà payés en 2019 par son ancienne maison mère, le groupe britannique Reckitt Benckiser, le règlement représente le plus gros montant jamais versé dans le cadre d’une affaire d’opiacés gérée par le ministère.

Les autorités accusaient Indivior d’avoir cherché à profiter de la profonde crise des opiacés qui touche les États-Unis pour pousser les ventes de son médicament Suboxone, destiné à aider les personnes dépendantes aux opiacés ou à l’héroïne à se désintoxiquer mais qui contient lui-même l’opiacé buprenorphine.

Indivior a admis avoir cherché à convaincre en 2012 les autorités de l’État du Massachussetts de préférer une version du Subutex à administrer sous la langue en leur affirmant, à l’aide de données trompeuses, qu’elle était moins dangereuse que d’autres médicaments similaires en cas de prise accidentelle par les enfants.  

Le ministère accusait le groupe d’avoir aussi cherché à convaincre les médecins de l’avantage de la version sub-linguale.  

En plus des 600 millions de dollars d’amende, le groupe s’est engagé à dissoudre l’équipe commerciale chargée de promouvoir le Suboxone et à retirer de ses listes les médecins qui risquent de ne pas prescrire le médicament à bon escient.

Le groupe,  coté à Londres mais basé en Virginie, dans l’est des États-Unis, avait été inculpé en avril 2019 par un grand jury aux États-Unis pour avoir illégalement poussé les ventes de son traitement, récoltant au passage des milliards de dollars.