(Montréal) La situation financière de Loto-Québec à l’issue du confinement ne justifie pas les coupes infligées à ses professionnels, selon le syndicat qui les représente.

Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) dénonce surtout la réduction de la semaine de travail imposée à ses quelque 470 membres la semaine dernière, pour une durée de six mois.

Ces employés travaillent notamment dans le secteur juridique ainsi que dans les secteurs des technologies de l’information, des communications, des ventes et du marketing, des finances ainsi que de l’approvisionnement et de l’immobilier.

Ils ont vu leur semaine de travail passer de 35 à 28 heures — et leurs revenus fondre de 20 % — à quelques jours de préavis seulement, s’insurge-t-on.

La présidente du SPGQ, Line Lamarre, avance que la société d’État cherche à réaliser une économie de 5 millions de dollars sans pour autant être en difficulté financière.

« Loto-Québec ne fait pas des déficits. Loto-Québec fait seulement moins de revenus », a-t-elle souligné lors d’une entrevue téléphonique.

Déposé avant le confinement, le dernier budget du ministre des Finances Éric Girard tablait sur une contribution de 1,37 milliard de Loto-Québec cette année.

« Pendant qu’on coupe les salariés, il y a des contrats qui sont donnés en sous-traitance. Ce n’est pas parce qu’il manque d’emplois à Loto-Québec. Ce n’est pas parce qu’il manque d’argent à Loto-Québec. C’est parce qu’on veut s’assurer que les profits vont demeurer », soutient-elle.

Les coupes seraient d’ailleurs à géométrie variable, avec certains professionnels étant appelés à réaliser des heures supplémentaires, tandis que la société d’État poursuit sa réouverture graduelle.

Si Line Lamarre dit comprendre que des mises à pied temporaires s’imposaient face à la fermeture des casinos et salons de jeux, ces autres coupes auraient selon elle pu être évitées.

La présidente syndicale dénonce une décision contraire à la convention collective, réalisée sans discussion préalable avec le SPGQ qui aurait selon elle pu chercher des volontaires pour passer à un horaire réduit ou prendre une retraite anticipée.

Un porte-parole de la société d’État a déclaré que « Loto-Québec ne commentera pas publiquement ses relations de travail », en réponse à un courriel de La Presse canadienne, vendredi.

Face à la crise de la COVID-19, Loto-Québec a également mis fin aux contrats de certains employés surnuméraires et temporairement mis à pied 2250 travailleurs dans les casinos et les salons de jeux.

Un gel des salaires est imposé aux cadres et aucun boni ne leur sera versé pour l’année financière en cours.

Les réouvertures du Hilton Lac-Leamy, du Casino de Charlevoix, du Casino de Mont-Tremblant, du Salon de jeux de Québec et du Salon de jeux de Trois-Rivières ont eu lieu cette semaine. Suivront celles du Casino du Lac-Leamy le 23 juillet ainsi que du Casino de Montréal le 3 août.

Après une pause d’environ quatre mois, le réseau des appareils de loterie vidéo et le Kinzo sont également relancés.