Le Syndicat des débardeurs du port de Montréal a confirmé mardi que certains de ses membres débraieront durant 40 heures, pour accroître la pression sur les employeurs, dans le cadre de la négociation pour le renouvellement de la convention collective.

Les 1125 débardeurs, membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, sont engagés dans une laborieuse négociation avec l’Association des employeurs maritimes.

Les négociations avaient repris, récemment, après un jugement du Conseil canadien des relations industrielles portant sur les services essentiels à maintenir en cas de grève.

Le vote de grève datait de décembre 2018 et avait dû être repris à quelques occasions depuis, vu le laps de temps qui s’était écoulé avant que les syndiqués puissent exercer la grève.

La grève projetée pour le moment durera 40 heures, de jeudi 15 h à samedi 6 h 59. Elle touchera essentiellement les syndiqués qui travaillent aux deux terminaux de l’entreprise Gateway au port de Montréal, a précisé le SCFP mardi.

« Tous les autres terminaux seront opérationnels durant cette période », a pris soin de rappeler le syndicat des débardeurs.

Employeurs déçus

De leur côté, les employeurs maritimes ont déploré la situation, affirmant que les négociations qui venaient de reprendre avec le syndicat des débardeurs se déroulaient pourtant bien.

« Alors que les discussions allaient bon train, l’Association des employeurs maritimes est surprise et extrêmement déçue de la décision du comité exécutif du syndicat des débardeurs d’avoir recours à des moyens de pression tels que la grève », a-t-elle commenté.

L’Association des employeurs maritimes demeure confiante, malgré le déclenchement de cette grève partielle et limitée dans le temps. Elle dit « continuer de croire à la négociation et souhaite en arriver à une entente mutuellement profitable ».

Néanmoins, elle ajoute que « la décision de l’exécutif oblige l’Association à considérer les différentes options qui s’offrent à elle, bien que la négociation demeure l’option privilégiée ».

Dans les faits, elle pourrait par exemple décréter un lock-out ou contester la décision du Conseil canadien des relations industrielles quant aux services essentiels à maintenir durant la grève.

Le port de Montréal est une infrastructure très importante au plan économique, pas seulement pour la région. Il dessert le Canada et plusieurs États américains. Ses sites s’étendent sur 26 kilomètres sur l’île de Montréal et 4 kilomètres à Contrecœur.

En 2018, quelque 1,7 million de conteneurs et 39 millions de tonnes de marchandises y ont transité. Environ 2000 navires par année y accostent et jusqu’à 2500 camions s’y rendent chaque jour. Un navire peut avoir jusqu’à 2500 conteneurs.