Autorisés depuis lundi à accueillir leurs clients en salle à manger ou à l’extérieur, les restaurateurs de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) ne vont pas tous au même rythme. Alors que certains comptaient les minutes avant que ne sonne midi pour ouvrir leur terrasse, d’autres ont préféré attendre le service du soir pour recevoir leurs premiers clients. Dans certains cas, les propriétaires n’ont tout simplement pas ouvert leurs portes, a constaté La Presse après avoir fait la tournée de quelques établissements.

L’heure du dîner approchait et certaines terrasses de restaurants de l’avenue du Mont-Royal – peu achalandée lors de notre passage – étaient déjà prêtes… en attente de clients capables de supporter la chaleur caniculaire. À la Taverne Saint-Sacrement, les employés comptaient les minutes avant l’ouverture. Ce bar est détenteur d’un permis du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), ce qui lui permet de servir de la nourriture comme un restaurant. Il avait donc lui aussi le feu vert pour déverrouiller ses portes et faire le service.

« On ouvre dans quelques minutes. On est très fébriles », a indiqué Simon Roy, propriétaire de l’endroit, alors qu’il s’affairait aux derniers préparatifs à l’intérieur avec son équipe. « Même quand on montait la terrasse [il y a quelques jours], beaucoup de monde nous questionnait à propos de l’ouverture. »

Midi venait à peine de sonner que deux clients étaient déjà attablés sur la terrasse. « On va passer une bonne partie de notre été ici », a lancé l’un d’eux. Près d’une demi-heure plus tard, huit personnes avaient également pris place sur les tables extérieures du Saint-Sacrement.

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Simon Roy, propriétaire de la Taverne Saint-Sacrement, avenue du Mont-Royal

Tous les restaurants de la célèbre avenue du Plateau Mont-Royal ne connaissaient pas un tel achalandage. Certains semblaient déserts alors que d’autres n’avaient tout simplement pas ouvert leurs portes.

Au restaurant Chez Cora, spécialisé dans les déjeuners, quelques tables avaient trouvé preneur en salle à manger. Sur place, les employés, portant lunettes et masques, n’ont pas caché leur souhait de voir encore plus de clients passer le pas de la porte.

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Distanciation physique oblige, certaines tables de la terrasse de la Taverne Saint-Sacrement ne peuvent être occupées par les clients.

Le propriétaire, Martin Chagnon, s’est tout de même dit « agréablement » surpris de voir des gens à l’ouverture venir s’asseoir pour savourer café, œufs et crêpes. « Il était temps qu’on ouvre, dit-il. Il était temps qu’on voie du monde. Les clients nous disaient aussi ce matin qu’ils avaient hâte de nous voir. On va voir ce que ça va donner », a ajouté celui qui pourra désormais accueillir 44 clients, ce qui équivaut à la moitié de sa capacité.

« On a une panne d’électricité, c’est ce qui nous a donné le goût de revenir Chez Cora, qui est un endroit qu’on fréquentait une fois par semaine avant la pandémie, a raconté Isabelle Vadeboncœur, alors qu’elle attendait son assiette, en compagnie de son conjoint. Ça fait du bien de revoir des visages familiers. »

Un peu plus loin, rue Saint-Denis, au célèbre restaurant L’Express, ouvert normalement du matin jusqu’au soir tous les jours, on avait décidé, lundi, d’attendre au souper avant d’accueillir les premiers clients.

Ouverture des chaînes

De leur côté, certaines chaînes ouvriront leurs établissements progressivement, autant en région qu’à Montréal. St-Hubert, par exemple, remettra en marche cette semaine 26 restaurants sur le territoire de la CMM. Le groupe ne reprendra pas tout de suite ses activités à son établissement du Complexe Desjardins au centre-ville de Montréal, étant donné qu’il y règne peu d’activité en ce moment, confirme Josée Vaillancourt, directrice des communications de l’entreprise.

Le groupe Sportscene, qui gère la quarantaine d’établissements de La Cage – Brasserie sportive, a de son côté décidé d’ouvrir sa succursale de la rue Sainte-Catherine. L’entreprise ouvrira cette semaine 12 restaurants (6 lundi et 6 mardi) dans la grande région de Montréal. Ailleurs au Québec, environ une quinzaine accueillent déjà des clients.

Puis, dans la métropole, les aires de restauration du centre-ville n’ont pas repris leurs activités lundi, préférant attendre qu’il y ait plus d’achalandage. Le Cathcart, où l’on compte près de 14 comptoirs et restaurants sous l’esplanade de Place Ville Marie, reprendra du service le 6 juillet, alors que Le Central devrait suivre quelques semaines plus tard.