(New York et Toronto) Wall Street a fini sans direction claire jeudi, au lendemain d’une forte hausse et après plusieurs indicateurs américains en demi-teinte, dont un nombre de nouveaux chômeurs légèrement supérieur aux attentes.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a grappillé 0,05 % à 26 281,82 points.

Le NASDAQ a en revanche perdu 0,69 % à 9615,81 points et l’indice élargi S&P 500 a baissé de 0,34 % à 3112,35 points.

Le NASDAQ et le S&P 500 se sont repliés après s’être tous deux rapprochés la veille de leurs plus hauts historiques, atteints en février.  

La Bourse de Toronto a mis fin à une séquence de trois séances consécutives de gains, même si le cours du pétrole brut a terminé la journée à un sommet de trois mois.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a reculé de 47,24 points à 15 527,87 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 74,03 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 74,05 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a avancé de 12 cents US à 37,41 $ US le baril, tandis que celui de l’or a gagné 22,60 $ US à 1727,40 $ US l’once. Le prix du cuivre a progressé de 0,2 cent US 2,49 $ US la livre.

« Le marché a marqué une petite pause à la fois d’un point de vue technique et d’un point de vue des fondamentaux », observe Peter Cardillo de Spartan Capital Securities.

Au rang des indicateurs, le nombre de nouveaux demandeurs d’allocations chômage aux États-Unis s’est établi à 1,87 million de personnes, selon les données du département du Travail.

C’est la première fois que ce chiffre passe sous les 2 millions depuis mi-mars, quand la pandémie de COVID-19 a commencé à frapper de plein fouet l’économie américaine.

Il est toutefois un peu supérieur aux attentes des analystes, ce qui rappelle la passe difficile que traverse la première puissance mondiale malgré la levée progressive du confinement dans la plupart des États.

Le déficit commercial américain a, pour sa part, bondi de 16,7 % en avril sous l’effet d’un plongeon record des exportations, conséquence de la pandémie, selon les données du département du Commerce.

La productivité a elle diminué de 0,9 % au premier trimestre 2020, une baisse moins importante qu’annoncée, selon les données du département du Travail.

Le marché prendra connaissance vendredi des chiffres de l’emploi et du taux de chômage aux États-Unis pour le mois de mai. Certains analystes s’attendent à un taux de chômage près de 20 %.

« Les chiffres du chômage de demain (vendredi) devraient montrer qu’il ne va pas y avoir de redémarrage rapide sur le marché du travail », prédit M. Cardillo.

« Il va y avoir une récession qui pourrait se prolonger jusqu’au milieu de l’année prochaine », précise-t-il.

Les investisseurs américains ont également digéré jeudi l’annonce par la Banque centrale européenne (BCE) d’une prolongation et d’un gonflement de son programme d’urgence face au coronavirus.

American Airlines s’envole

Parmi les valeurs du jour, American Airlines a flambé de plus de 41 %. La compagnie aérienne américaine a annoncé jeudi qu’elle allait renforcer son programme au mois de juillet, prévoyant d’opérer 55 % de ses vols intérieurs et près de 20 % de ses vols internationaux.

Cette décision laisse penser que le pire de la crise liée au coronavirus est peut-être passé pour le secteur aérien.

Les principales rivales d’American Airlines ont d’ailleurs affiché une santé solide : Delta Air Lines est monté de 6,70 %, United Airlines de 4,15 %, JetBlue de 15,53 % et Southwest de 5,08 %.

L’avionneur Boeing a lui pris 6,43 %.

La plateforme de ventes de données sur des entreprises, ZoomInfo Technologies, qui a connu sa première cotation au NASDAQ, a fait exploser les compteurs en s’envolant de près de 62 %. Son titre s’est établi à 34 dollars, bien au-delà du prix d’introduction qui avait été fixé à 21 dollars par action.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine montait, évoluant à 0,8218 % contre 0,7458 % mercredi soir.