Après une vingtaine d’années à diriger Stella-Jones et une pause professionnelle d’un peu plus de six mois, Brian McManus était un joueur autonome hautement convoité. Il a finalement décidé d’entamer le prochain chapitre de sa carrière dans une banque d’affaires montréalaise.

À 52 ans, Brian McManus effectue en quelque sorte un retour aux sources en devenant associé chez Cafa, une banque privée spécialisée en financement des entreprises, en conseil et en fusions et acquisitions pour laquelle il travaillait avant d’aller diriger Stella-Jones au tournant des années 2000.

Il revient donc au sein d’une entreprise dont l’un des partenaires fondateurs est son père, Raymond McManus, ex-PDG de la Banque Laurentienne.

Chez Cafa, Brian McManus rejoint notamment son fils Paul, qui y occupe un poste d’analyste depuis l’an passé. « J’en ai discuté avec lui avant de prendre ma décision pour être certain qu’il était à l’aise. Car c’est sûr que ce n’est pas toujours facile de travailler avec son père », dit-il avec le sourire.

Brian McManus croit que son expérience opérationnelle et stratégique, venant notamment des multiples acquisitions réalisées par Stella-Jones sous sa gouverne, saura bien s’intégrer à l’équipe de Cafa afin d’apporter une valeur ajoutée.

Ce résidant de l’ouest de l’île de Montréal raconte avoir été pressenti par « beaucoup » de monde.

Je n’ai pas passé beaucoup de temps à réfléchir parce que c’était facile de savoir ce qui n’était pas pour moi. Je savais ce que je ne voulais pas. Il m’a fallu un peu plus de temps pour trouver exactement ce que je cherchais.

Brian McManus

« J’ai beaucoup aimé mes années chez Stella. Mais un tel emploi, avec tous les voyages requis, être disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, ça vient avec un prix. Je voulais trouver quelque chose qui m’excite et qui m’apporte un défi. Mais aussi quelque chose qui me permette d’avoir une vie de famille. Retourner travailler pour une entreprise inscrite en Bourse n’était pas nécessairement quelque chose que je cherchais. »

Il soutient avoir été pressenti par plusieurs entreprises publiques, mais aussi par des entreprises privées « de grande taille ».

Voyage et course

Depuis qu’il a annoncé son départ de Stella-Jones l’an passé, Brian McManus a voyagé avec sa conjointe. Ils ont notamment passé un mois en Nouvelle-Zélande. Ils sont rentrés à Montréal juste avant que la crise de la COVID-19 n’éclate. « On devait aller en Italie aussi, mais on a été obligés d’annuler. »

Brian McManus continue aussi de s’adonner à une autre passion qu’il partage avec sa femme : la course à pied.

Il dit faire cinq « sorties » de course par semaine. « On s’entraîne ensemble. Ça nous donne entre 80 et 100 kilomètres parcourus par semaine », dit-il.

On essaie de participer chaque année à un ou deux ultramarathons. C’est une activité qu’on aime faire ensemble. Ça se passe dans la nature. C’est le fun.

Brian McManus

Sa conjointe et lui devaient d’ailleurs participer à un ultramarathon en Islande en juillet. Ce projet a évidemment été annulé en raison du contexte actuel. Le couple entend toutefois participer à un ultramarathon dans la région de Charlevoix en septembre. « Ça devrait être correct », dit-il en espérant que le déconfinement amorcé au Québec se poursuivra sans trop d’embûches.

L’annonce du départ de Brian McManus pour des « raisons personnelles » en juillet dernier avait pris beaucoup de monde par surprise. Il avait finalement quitté officiellement ses fonctions en octobre. Il était considéré comme l’architecte de la croissance de Stella-Jones. En 18 ans, il y a orchestré plus de 20 acquisitions aux États-Unis et au Canada ayant permis de faire passer le chiffre d’affaires de 96 millions à plus de 2 milliards.

La capitalisation boursière du spécialiste montréalais des traverses de chemin de fer et des poteaux électriques est de son côté passée de 20 millions à 3 milliards.

Cafa existe depuis près de 35 ans. Le siège social est à Westmount, mais la firme possède aussi des bureaux à Toronto, à Paris et à Madrid. Au fil des années, Cafa a réalisé des mandats pour beaucoup de grandes entreprises, notamment Stella-Jones.