(Londres) La Banque d’Angleterre a procédé jeudi à une nouvelle baisse surprise de son taux d’intérêt, le réduisant de 0,15 point de pourcentage à 0,1 %, un plus bas historique, pour contrer le choc économique attendu de la pandémie de coronavirus.

L’institution a également décidé d’augmenter son programme de rachat d’actifs de 200 milliards de livres (216 milliards d’euros environ) pour le porter à 645 milliards, a-t-elle annoncé dans un communiqué.  

La Banque d’Angleterre a décidé de tenir une réunion exceptionnelle ce jeudi « compte tenu des mesures prises pour lutter contre la propagation du virus et des données relatives à l’économie mondiale et nationale, et aux marchés financiers », a expliqué le Comité de politique monétaire (MPC) dans un communiqué.

Soulignant que les conditions de marché se sont « détériorées » ces derniers jours, au Royaume-Uni comme dans la plupart des pays développés, les responsables du MPC ont décidé à l’unanimité de ces nouvelles mesures.

Celles-ci font suite à la baisse de 0,5 point annoncée la semaine dernière également dans l’urgence.

De nombreuses banques centrales tentent depuis plusieurs semaines d’éteindre l’incendie qui a pris sur les marchés financiers avec de nombreuses classes d’actifs dans la tourmente : les actions en particulier se sont effondrées tout comme les prix du pétrole.

Mercredi soir, la Banque centrale européenne a annoncé un plan d’« urgence » de 750 milliards d’euros et la Réserve fédérale américaine a décidé jeudi de faciliter l’accès à des dollars pour plusieurs pays après avoir déjà sabré dans ses taux d’intérêt.

La livre sterling a réagi aux annonces de la Banque d’Angleterre en rebondissant face au dollar, au lendemain d’une dégringolade qui l’a vue tomber à un plus bas depuis 1985.

Vers 11 h 15, elle prenait 0,96 % à 1,1719 dollar. Au début de l’année, elle évoluait encore au-dessus de 1,30 dollar.

Le nouveau gouverneur de la BoE Andrew Bailey, arrivé à la barre lundi, « et son comité de politique monétaire baissent leurs taux doucement mais sûrement » le temps de trouver la formule gagnante pour le Royaume-Uni «, remarque Sébastien Clements, analyste chez OFX.