Le premier ministre ayant recommandé à la population jeudi de faire du télétravail, les commerçants du centre-ville de Montréal s’attendent à une forte baisse de fréquentation et songent déjà à l’aide annoncée par le gouvernement du Québec.

« Étant donné qu’il y a 500 000 personnes chaque jour qui viennent travailler ou étudier au centre-ville, on reste vigilants pour voir quel impact ça pourrait avoir si une partie de ces gens-là se mettait à travailler de la maison », explique en entrevue téléphonique Émile Roux, directeur général de Destination centre-ville.

L’organisme à but non lucratif, qui représente plus de 5000 entreprises situées au centre-ville de Montréal, veut s’assurer que le commerce de détail ne sera pas oublié dans les mesures de compensation. Destination centre-ville songe aux festivals de la saison estivale qui pourraient être annulés et qui ont un impact majeur sur le chiffre d’affaires des commerçants.

« C’est une situation très préoccupante, poursuit Émile Roux. On voit comment elle évolue ailleurs, les mesures qui ont été prises, tous les commerces autres que l’alimentation et les pharmacies qui ont été fermés. Il faut qu’on s’y prépare si jamais ça venait à être décrété. »

Le Conseil québécois du commerce de détail s’attend aussi à un effet et dit suivre l’évolution de jour en jour.

Les centres d'entraînement

En conférence de presse jeudi, le gouvernement du Québec n’a pas recommandé de limiter les visites dans les centres commerciaux ni dans les centres d’entraînement. Pour les sportifs qui souhaitent suspendre leur abonnement, le temps que la crise passe, les centres YMCA permettent déjà à leurs clients de le faire. Les directives sont cependant plus floues dans les autres enseignes. Nautilus Plus a déclaré par courriel que les centres allaient « appliquer les mesures nécessaires en traitant chaque situation individuellement ».

Au sujet des mesures supplémentaires d’hygiène, Nautilus Plus affirme avoir avisé les entreprises d’entretien et leur avoir demandé de redoubler d’efforts, mais mise surtout sur la collaboration des clients. « Nous renforçons plutôt un comportement en place à l’effet que nos membres sont encouragés à nettoyer leur appareil avant et après utilisation et qu’un produit nettoyant est disponible dans l’aire d’entraînement », écrit par courriel à La Presse la porte-parole Karine Larose.

Du côté d’Énergie Cardio, on soutient avoir augmenté la fréquence du nettoyage des machines d’entraînement en passant d’une à trois fois par jour. « Depuis la semaine dernière, on s’assure que chaque client a une serviette avec lui quand il vient s’entraîner », relate en entrevue téléphonique la présidente Claire Tremblay.

Chez Éconofitness, des mesures se sont ajoutées jeudi. « Nous doublons dès aujourd’hui la fréquence de nettoyage sur les surfaces les plus souvent manipulées, telles que les poignées de porte, les poignées des appareils et des poids libres, les barres, les écrans tactiles, les téléphones et les chasses d’eau », énumère par courriel le vice-président Renaud Beaudry.

Les centres commerciaux

Tous les centres commerciaux contactés par La Presse affirment suivre les recommandations des autorités publiques.

« On se tient informés et on est prêts à mettre en place des mesures supplémentaires prescrites par le gouvernement », souligne au téléphone Katherine Roux Groleau, directrice des affaires publiques des centres commerciaux d’Ivanhoé Cambridge. Depuis le 4 février, le Centre Eaton, les Galeries d’Anjou, la Place Sainte-Foy et tous les autres centres du groupe immobilier avaient déjà mis en œuvre des mesures supplémentaires quant à la fréquence du nettoyage et quant aux produits nettoyants utilisés pour s’assurer qu’ils combattent le coronavirus.

Même scénario chez Cadillac Fairview. Les plans d’intervention en cas de pandémie ont déjà été mis en place.

Dans les centres commerciaux qui appartiennent à Cominar, on ajuste les mesures de prévention « en fonction des directives et recommandations des instances gouvernementales ».