La société mère de Champion Iron, qui exploite la mine de fer du Lac Bloom, sur la Côte-Nord, déménagera son siège social de l’Australie au Canada.

Le nouveau siège social sera situé au centre-ville de Montréal, là où Champion a déjà des bureaux, a précisé hier le chef de la direction de l’entreprise minière, David Cataford, lors d’un entretien avec La Presse.

La décision du conseil d’administration de s’installer au Canada arrive au moment où Champion se prépare à investir 450 millions US pour doubler la production de la mine du Lac Bloom de 7,5 millions de tonnes par an à 15 millions de tonnes par an.

Une fois déménagée, Champion espère devenir admissible à des indices composés, comme le S&P/TSX, qui exigent un siège social au Canada, et susciter plus d’intérêt auprès des investisseurs institutionnels canadiens.

« Nous avions beaucoup de demandes de la part des investisseurs canadiens et québécois, qui exigent un domicile au Canada, alors que pour l’Australie, ça ne change rien », a expliqué David Cataford.

Simplification de la structure d’entreprise

Champion Iron a acquis les installations minières en faillite du Lac Bloom, situées à 13 kilomètres de Fermont, en 2016, avec l’appui du gouvernement québécois. La mine, qui était inactive depuis quatre ans, a été remise en service en 2018. Depuis, Champion a racheté la part de 38,8 % détenue par Ressources Québec pour en devenir propriétaire à 100 %.

Le déménagement du siège social ne touchera ni l’exploitation ni la stratégie de l’entreprise, selon son chef de la direction. La simplification de la structure d’entreprise pourrait toutefois générer des économies.

Champion Canada absorbera Champion Australie, et les actions de la nouvelle entreprise seront inscrites à la Bourse canadienne et à la Bourse australienne. Les actionnaires devront donner leur accord au cours d’une assemblée qui aura lieu en mars, et le changement devrait être officialisé au début du mois d’avril.

Le projet chemine

Le projet d’expansion de la mine du Lac Bloom suit son cours, a par ailleurs indiqué David Cataford. Des investissements de 50 millions ont été consentis pour les travaux préliminaires d’ingénierie. « On travaille actuellement sur le financement », a-t-il précisé.

Le projet coûtera 450 millions US, soit presque 600 millions CAN.

La direction de Champion ne s’inquiète pas outre mesure du ralentissement de la croissance économique mondiale, et notamment de la décélération de l’économie chinoise. « L’économie de la Chine reste stable, et le pays a beaucoup de projets d’infrastructures », souligne-t-il.

Le prix du fer sur le marché international devrait se maintenir autour de son niveau actuel, soit entre 85 et 92 $US la tonne. Champion vend sa production plus cher que le prix international en raison de la qualité de son minerai.

L’entreprise exporte la presque totalité de sa production de fer à partir du port de Sept-Îles.

Le titre de Champion valait hier 2,54 $ à la Bourse de Toronto, en légère hausse par rapport à la séance de la veille. Depuis un an, l’action a varié entre 1,07 $ et 3,15 $.