Oubliez la randonnée en raquette ou en ski de fond, le patin à glace extérieur et les glissades au parc du quartier. Les seuls sports d’hiver vraiment accessibles depuis le début des vacances des Fêtes, ce sont le ski alpin et la planche à neige. Les stations en profitent. Certaines ont même enregistré des hausses d’achalandage par rapport à l’an dernier.

Malgré le verglas et la pluie qui ont sévi vendredi, pas moins de 60 stations de ski sur un total de 75 étaient ouvertes dans la province de Québec.

À la station Ski Saint-Bruno, plus de la moitié des pistes étaient accessibles. Même si, dans la grande région de Montréal, les pelouses sont plutôt vertes, les pistes de ski, elles, sont bien enneigées, rappelle le propriétaire de la station, Michel Couture.

Ça fait des années qu’on est touchés par les changements climatiques, la fonte, la chaleur, la pluie et le verglas. On s’est adaptés, on a triplé notre réserve de neige, et elle est résistante. Les conditions de ski restent bonnes ; c’est plutôt le moral des gens qui est touché par la pluie et leurs vêtements.

Michel Couture, propriétaire de la station Ski Saint-Bruno

Michel Couture avoue que cette journée sera à l’eau, côté rentabilité. Cependant, les températures clémentes du début des vacances des Fêtes ont attiré un grand nombre de skieurs et de planchistes. Selon les dernières statistiques compilées pour La Presse, Ski Saint-Bruno a enregistré une augmentation d’achalandage de 17 % par rapport à l’an dernier.

« Le beau temps et la neige seront de retour dans les prochains jours. J’anticipe d’ailleurs la plus forte période des Fêtes depuis longtemps, affirme-t-il lors d’un entretien téléphonique. On s’attend à vivre un grand achalandage les 28, 29 et 30 décembre. »

Dans les Cantons-de-l’Est, la station Bromont a aussi reçu plus de skieurs que l’an dernier, les 22 et 23 décembre, mais n’était pas en mesure de quantifier la hausse. Le verglas de vendredi n’a pas nui aux pistes, selon la conseillère en marketing et en communications de Bromont, montagne d’expériences, Hélène Bélisle.

« La technologie d’enneigement et les froids reçus depuis le début, à la mi-novembre, nous ont permis d’enneiger nos pistes et de préparer une base pouvant atteindre jusqu’à 3 pieds d’épaisseur, explique-t-elle, ce qui nous permet de maintenir ouvertes une soixantaine de pistes. »

Les montagnes de ski des Laurentides ont connu un fort achalandage également pour la première semaine de vacances des Fêtes. Un achalandage constitué à 70 % de billets journaliers, d’après les données du président et chef de la direction des Sommets, Louis-Philippe Hébert.

« C’est très positif pour nous, indique-t-il. C’était réjouissant de voir la neige au sol jeudi soir. Ça s’est transformé vendredi, mais la couche de glace protège les pistes. Les dameuses seront à l’œuvre samedi matin au moment parfait, et nous aurons des conditions de ski surprenantes. Je suis très optimiste. »

La moitié des pistes étaient ouvertes vendredi aux sommets Saint-Sauveur, Gabriel, Morin-Heights et le tiers au sommet Olympia. Pour ce qui est du mont Tremblant, 80 pistes sur 102 étaient accessibles.

« La période cruciale, c’est la période des Fêtes, car les deux semaines de Noël et du jour de l’An représentent 20 % de l’achalandage global de toute la saison », soutient Josée Cusson, directrice aux communications et au marketing pour l’Association des stations de ski du Québec (ASSQ).

La remontée du ski alpin

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

L’Association des stations de ski du Québec constate une hausse des ventes d’abonnements saisonniers et des leçons de ski.

L’ASSQ observe une hausse de l’achalandage depuis deux ans. Le bilan économique de la précédente saison de ski (2018-2019) indique une augmentation de l’achalandage de 4,5 % par rapport aux résultats de l’année d’avant. Cette année, l’industrie observe pour l’instant une hausse des ventes d’abonnement saisonnier et des leçons de ski.

« Comme la saison a commencé tôt, les gens se sont pris d’avance, et on a vu une augmentation de 7 % de plus d’abonnements que l’an dernier », soutient Stéphanie Grenier, directrice marketing de Ski Saint-Bruno.

Cette hausse est aussi attribuable à la modernisation des infrastructures, aux canons à neige plus performants et à la location d’équipements de ski de qualité et plus accessible aux familles.

« Dans les années 80, beaucoup de familles skiaient », explique le président et chef de la direction des Sommets. « Les enfants ont vieilli et délaissé le ski. Je vois maintenant qu’ils reviennent avec leurs propres enfants pour recréer ce qu’ils ont vécu autrefois. »