(New York) Alors que Bill Gates semble s’inquiéter des impôts qu’il pourrait avoir à payer si Elizabeth Warren, l’une des favorites de la primaire démocrate aux États-Unis, arrivait au pouvoir, cette dernière lui a « promis » que ce ne serait pas 100 milliards de dollars et lui a concocté exprès une « calculatrice pour milliardaires ».

Mme Warren a fait d’une taxe sur les très grandes fortunes l’une des idées phare de sa campagne. Et le cofondateur de Microsoft s’est interrogé lors d’une conférence mercredi sur le montant qu’il devrait verser à l’État si elle était élue à la présidentielle de 2020.

« J’ai payé plus de 10 milliards de dollars d’impôts, j’ai payé plus d’impôts que quiconque », a affirmé l’homme d’affaires qui se dispute avec le créateur d’Amazon, Jeff Bezos, et la famille du Français Bernard Arnault, le propriétaire de LVMH, la place de la plus grande fortune au monde.

« Si je devais payer 20 milliards, d’accord. Mais si vous me dites que je dois payer 100 milliards de dollars ? Alors je commence à me demander combien il me restera », a-t-il ajouté.  

« @BillGates, si on a l’occasion, j’adorerais vous expliquer exactement combien vous payeriez d’impôts avec ma taxe sur les grandes fortunes (je promets que ce n’est pas 100 milliards de dollars) », a rapidement rétorqué la sénatrice sur Twitter.  

Sa campagne a dans la foulée préparé un nouvel instrument, proposé sur le site internet de la candidate, pour permettre aux milliardaires qui « semblent être confus sur le montant qu’ils auraient à payer avec la taxe sur les ultra-millionnaires d’Elizabeth » de calculer leur impôt.

Le site a même prévu une ligne spécialement dédiée à Bill Gates, affichant directement sa fortune, soit 107 milliards de dollars.  

« Bonne nouvelle, vous serez encore extrêmement riche ! », remarque la calculatrice, en estimant que l’homme d’affaires paierait 6,34 milliards de dollars si cette disposition était appliquée.

Le compteur en temps réel du magazine Forbes l’affichait jeudi à 21 h 15 GMT à 106,9 milliards, soit la 3e place des fortunes mondiales.  

La « calculatrice » a aussi réservé une ligne à Leon Cooperman, un gestionnaire de fonds qui attaque la candidate de façon virulente depuis plusieurs semaines.

M. Gates, doutant que Mme Warren soit « ouverte d’esprit », s’était aussi demandé mercredi « si elle accepterait seulement de s’asseoir avec quelqu’un qui possède beaucoup d’argent ».  

« Je suis toujours ravie de rencontrer les gens, même quand on a des opinions différentes », avait répondu la sénatrice sur Twitter.  

En forme dans les sondages, Mme Warren a bâti sa réputation en se posant comme pourfendeuse des excès de la finance.

Elle propose dans son programme plusieurs mesures qui effraient les milieux d’affaires comme l’augmentation des impôts sur les sociétés et sur les riches, le démantèlement des géants de la technologie ou la régulation renforcée de nombreux secteurs.


La calculatrice pour milliardaires d’Elizabeth Warren