Encore plus que par les années passées, l’événement « Le 12 août, j’achète un livre québécois » a été un franc succès, aux dires de plusieurs librairies jointes par La Presse. Après tout, il n’y a pas que des politiciens qui se sont permis de faire les fiers entre les allées de livres à travers la province.

LIBRAIRIES PAULINES

Du côté des Librairies Paulines, autant la succursale de Montréal que celle à Trois-Rivières ont reçu un flot de clients plus élevé que la normale. Selon Denis Richard, directeur adjoint aux achats, il y aurait eu « presque quatre fois plus de gens que lors d’une journée ordinaire ».

Depuis son lancement il y a cinq ans, la journée se meut tranquillement en tradition.

Ce n’est pas qu’un hasard. « Ça embarque un peu dans une stratégie des librairies indépendantes, dit M. Richard. Ce sont les efforts conjugués des éditeurs, de l’Association des libraires et du regroupement des Librairies indépendantes qui rendent cela possible. »

Les Librairies Paulines ont mis beaucoup d’efforts pour attirer la clientèle locale. L’organisation d’activités spéciales, notamment des rencontres avec des auteurs, a beaucoup aidé à créer un lien avec les lecteurs. Ces efforts ont culminé en une communauté fidèle au rendez-vous, si bien que le 12 août, « c’était un peu comme une journée qui précède Noël, en décembre », dit M. Richard.

LIBRAIRIE PANTOUTE

Pour la Librairie Pantoute, qui exploite trois succursales à Québec, la journée n’a été rien de moins que spectaculaire.

Grossièrement, on a eu cinq à six fois plus gros qu’un lundi habituel de vacances. C’est encore mieux que l’année passée, et définitivement un de nos meilleurs 12 août.

Benoit Vanbeselaere, responsable des communications et des événements chez Pantoute

À l’instar des Librairies Paulines, l’entreprise de Québec a été très active dans la promotion de l’événement, ce qui a certainement contribué à son succès. « Cette année, on s’est bien mobilisés chez les libraires. On a eu pas mal d’initiatives pour dynamiser la journée, on avait organisé des activités spéciales et on s’y est pris un peu plus d’avance pour les communications. »

L’année prochaine, l’expérience sera répétée à coup sûr. « Ç’a toujours été un grand succès, mais c’est de mieux en mieux », dit M. Vanbeselaere.

RENAUD-BRAY

Chez Renaud-Bray, qui détient aussi les 15 succursales d’Archambault, le 12 août a été marqué par une augmentation des ventes de livres québécois. Même si cette hausse a été moins marquée que chez les libraires indépendants, les clients ont tout de même été au rendez-vous.

Émilie Laguerre, directrice du marketing et des communications, a remarqué une augmentation de 5 % des ventes de livres québécois par rapport à l’année passée, et de 10 % par rapport à la moyenne des autres journées.

Si on compare à l’année précédente, ça s’est très bien passé, encore mieux que la première édition.

Émilie Laguerre

« Il y avait beaucoup de clients qui étaient préparés, qui venaient avec des listes de livres à acheter. Il y en a d’autres qui se présentaient et demandaient conseil, à savoir quelles étaient les meilleures sorties. »

La librairie Olivieri, située près de l’Université de Montréal et propriété de Renaud-Bray depuis 2016, a vu l’achalandage monter « d’un bon 30 % par rapport à un lundi équivalent », note Yvon Lachance, directeur adjoint de l’établissement.

« Hier, on s’est fait beaucoup plus demander de conseils portant sur les livres d’ici, dit-il. Il y a eu plus de gens qui sont venus chercher spécifiquement des livres québécois. »

M. Lachance précise que le mois d’août est toujours occupé, avec la rentrée des classes. La clientèle étudiante est fortement présente chez Olivieri, mais malgré cela, M. Lachance a pu observer que de nombreux lecteurs se sont présentés uniquement pour se procurer un livre québécois.

Top 10 des ventes chez Renaud-Bray le 12 août

1- Les lunchs de Geneviève O’Gleman, Éditions de l’Homme 2- La bête intégrale de David Goudreault, Stanké 3- Ouvrir son cœur d’Alexie Morin, Le Quartanier 4- Plus de bonheur, moins du reste de Josée-Anne Sarazin-Côté, Goélette 5- Une patate à vélo d’Élise Gravel, La courte échelle 6- Pieds nus dans la gravelle de Maude Michaud, Libre Expression 7- Le plongeur de Stéphane Larue, Le Quartanier 8- Les étoiles de Jacques Goldstyn, La Pastèque 9- La bête à sa mère de David Goudreault, Stanké 10- La fiancée américaine d’Éric Dupont, Marchand de feuilles