(Québec) Après avoir jonglé avec l’idée de s’en départir, la Caisse de dépôt et placement va plutôt augmenter sa participation dans Ciment McInnis.

La société d’État doit annoncer aujourd’hui qu’elle injectera 150 millions supplémentaires pour soutenir les opérations de la cimenterie, située à Port-Daniel en Gaspésie. Le Groupe Beaudier, détenu par la famille Beaudoin-Bombardier, doit pour sa part allonger 50 millions.

À cela s’ajoutera une somme de 300 millions qui viendra d’un regroupement de 11 banques canadiennes et internationales.

L’investissement ne vise pas à rescaper l’entreprise, qui a peiné à trouver le chemin de la rentabilité après son ouverture en 2017, a-t-on indiqué à La Presse. Il vise au contraire à soutenir son expansion.

On souligne en effet que les ventes ont décollé dans les derniers mois, si bien que la totalité de la production de l’entreprise en 2019 est vendue.  

L’argent neuf servira à augmenter la capacité d’entreposage, de chargement et de distribution afin de répondre à la demande croissante.

Restructuration

Avant tout, Ciment McInnis va opérer une restructuration financière. Le cabinet du ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a confirmé mercredi avoir autorisé des « changements mineurs » à la structure de sa dette afin de permettre la mise en œuvre du plan de développement.

Les risques seront entièrement assurés par la Caisse et ses partenaires financiers. L’État n’injectera pas un sou de plus, a assuré le porte-parole du ministre, Mathieu St-Amand.

« Le gouvernement n’injecte aucune somme supplémentaire et n’accorde aucune nouvelle aide ou garantie dans le cadre de cette opération », a-t-il indiqué.

Ciment McInnis, un projet initié par la famille Beaudoin-Bombardier, a officiellement été lancé en 2014 avec l’appui du gouvernement Marois. Le gouvernement Couillard l’a également endossé. François Legault s’est toujours opposé à l’aide publique au projet, arguant que ses retombées n’étaient pas suffisantes pour justifier un investissement public aussi important.

La construction de la cimenterie a été marquée par d’importants dépassements de coûts, sa facture dépassant 1,5 milliard. La Caisse de dépôt et placement et Investissement Québec avaient engagé 615  millions en prêts et en capital-actions dans l’aventure.

L’entreprise a cependant tardé à rentabiliser ses opérations. Si bien que la Caisse a songé à s’en départir l’an dernier avant de se raviser.