Un total de 23 parcs nationaux seront touchés par une grève des travailleurs de la Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ) en pleines vacances de la construction.

Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) a ainsi annoncé mercredi que de nouveaux avis de grève avaient été expédiés au ministre du Travail et à la direction de la SÉPAQ. Dès le samedi 20 juillet, les quelque 1500 membres du SFPQ qui travaillent dans les 23 parcs touchés — de même que le Gite-du-Mont-Albert à Sainte-Anne-des-Monts — débrayeront en même temps.

Les vacances de la construction commenceront le 22 juillet.

« Ce n’est pas tant nous qui avons choisi le moment que le gouvernement qui l’a choisi pour nous », a indiqué le président général du SFPQ, Christian Daigle, à La Presse canadienne.

« Ça fait six mois que nous sommes en négociations et le gouvernement, via la SÉPAQ, n’a jamais déposé d’offre monétaire, sauf il y a deux semaines passées. Si le gouvernement avait voulu discuter d’offre monétaire avant, il aurait eu le loisir de la déposer depuis les six derniers mois et il a fait le choix, délibérément via la SÉPAQ, de la déposer il y a deux semaines seulement. Alors ce sont eux qui nous ont placés dans cette situation-là présentement. »

Parmi les parcs touchés, on compte les parcs nationaux du Bic, de la Gaspésie, des îles-de-Boucherville, du Mont-Mégantic et du Mont-Saint-Bruno.

Les salaires sont le principal point en litige.

Les travailleurs sont pour la plupart saisonniers : guides de pêche, guides de chasse, préposés à l’accueil, gardes-parcs et préposés aux terrains. Plusieurs gagnent 13 $ ou 14 $ l’heure, selon le syndicat.

Selon M. Daigle, les travailleurs ne voulaient pas faire la grève, mais ont senti qu’ils n’avaient pas le choix devant l’impasse.

« Ça a un gros impact monétaire pour ces gens-là. Ils ne veulent pas faire la grève, mais on n’a pas le choix, on est rendu là, ils nous ont poussés dans notre dernier retranchement et c’est le moyen ultime que nous avons », a-t-il souligné.

« On n’a pas suivi la hausse du coût de la vie à travers les dernières années des conventions collectives qu’on avait, puis cette fois-ci, c’est pas vrai qu’on va passer en dessous encore une fois, avec les surplus budgétaires que nous avons au Québec présentement. »

M. Daigle demeure malgré tout optimiste de voir le conflit se régler, puisque les parties continuent de négocier et des rencontres sont prévues dans les prochains jours.

« Mais si on se rencontre pour se faire dire la même chose, c’est sûr qu’on ne siégera pas longtemps aux tables de négociations », a-t-il prévenu, ajoutant que la grève pourrait se poursuivre tout l’été et éventuellement aller plus loin pour toucher, par exemple, les réserves fauniques.

Des impacts sur certains services

La SÉPAQ a réagi en après-midi à ces nouveaux avis de grève, annonçant par communiqué que « la presque totalité des établissements visés demeureront ouverts si la grève se (concrétise) ».

La société d’État a également indiqué qu’elle fera tout en son pouvoir pour conserver l’accessibilité la plus large possible, tout en admettant que certains services seront affectés.

« Des opérations à effectif réduit risquent d’avoir un impact sur certains services, tels que la restauration, la location d’équipement nautique, les plages et les activités guidées. Une compensation sera appliquée à la facture des usagers advenant que leur séjour soit affecté », lit-on dans le communiqué.

Les clients risquant d’être touchés par un débrayage recevront une communication personnalisée jeudi, note la SÉPAQ, qui dit avoir toujours confiance qu’une entente de principe puisse être conclue avant d’en arriver à la grève.

Vendredi dernier, le SFPQ avait déjà annoncé qu’une grève serait déclenchée à compter du 17 juillet au Manoir Morency et au Parc des Chutes-Montmorency, au siège social de la Société des établissements de plein air du Québec, à Québec, au Camping des Voltigeurs à Drummondville, au Centre touristique du Lac-Kénogami et au Centre touristique du Lac-Simon. Le syndicat précisait alors qu’environ 300 des quelque 2000 membres déclencheraient une grève illimitée.

Les 23 parcs touchés par l’avis de grève du 20 juillet

Parc national d’Aiguebelle

Parc national du Bic

Parc national Frontenac

Parc national de la Gaspésie

Parc national des Grands-Jardins

Parc national de l’île-Bonaventure et du Rocher-Percé

Parc national des îles-de-Boucherville

Parc national de la Jacques-Cartier

Parc national Miguasha

Parc national du Mont-Mégantic

Parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie

Parc national d’Anticosti

Parc national de Plaisance

Parc national du Lac-Témiscouata

Parc national d’Opémican

Parc national du Mont-Orford

Parc national du Mont-Saint-Bruno

Parc national du Mont-Tremblant

Parc national des Monts-Vallin

Parc national d’Oka

Parc national de la Pointe-Taillon

Parc national du Saguenay

Parc national de la Yamaska