(Mississauga) Le ministre fédéral responsable des télécommunications a déclaré mercredi que le gouvernement libéral était bien conscient du fait qu’il existait une tension entre les besoins des consommateurs et ceux des entreprises de services sans fil au Canada.

Lors d’une conférence de l’industrie, le ministre de l’Innovation et du Développement économique, Navdeep Bains, a dit avoir entendu les avertissements selon lesquels les futurs investissements dans les réseaux de communication pourraient être menacés par des changements de politique.

PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre de l’Innovation et du Développement économique du Canada, Navdeep Bains

Mais M. Bains a souligné que lui et plusieurs membres du gouvernement Trudeau entendaient les plaintes de plusieurs Canadiens, selon lesquelles l’internet à haute vitesse et sans fil serait trop onéreux au Canada par rapport aux autres pays dans le monde.

Les fournisseurs de services de télécommunication ont rétorqué que les prix des services sans fil au Canada étaient difficilement comparables à ceux d’autres régions du monde en raison de la géographie étendue du pays, de ses nombreuses zones peu peuplées et de la technologie considérablement avancée.

M. Bains a reconnu que les fournisseurs dépensaient plusieurs milliards de dollars pour de l’équipement et du spectre sans fil, mais les libéraux tiennent à agir pour diminuer les prix, a-t-il prévenu.

Le gouvernement essaiera d’intervenir pour réduire les coûts pour le consommateur, sans affecter les investissements, a expliqué le ministre.

Il a tenu ces propos peu de temps avant que son ministère ne révèle certaines des règles régissant la vente aux enchères de spectre sans fil par le gouvernement fédéral d’ici 2020.

Un porte-parole du ministère a déclaré dans une séance d’information que le plan révisé reprendrait moins du spectre dans la gamme de 3,5 gigahertz déjà autorisé, principalement à Bell, Rogers et Xplornet, afin de minimiser les perturbations des services sans fil fixes pour les foyers, les entreprises et les communautés.

Le plan révisé n’obligerait également pas les titulaires actuels de licences de 3,5 gigahertz à les restituer, à moins qu’ils aient gagné une vente aux enchères et jusqu’à ce que le soumissionnaire soit prêt à utiliser le spectre, ce qui pourrait prendre des années.

Le porte-parole a précisé que certains détails du processus de vente aux enchères ne seront pas déterminés avant une nouvelle série de consultations.

Les licences de spectre constitueront un élément de base important pour les réseaux sans fil de cinquième génération, qui devraient révolutionner les communications et stimuler l’économie canadienne au cours de la prochaine décennie.

En raison des capacités techniques du spectre de 3,5 gigahertz, la vente pourrait s’avérer beaucoup plus importante que les enchères de 600 mégahertz de cette année, qui avaient permis au gouvernement fédéral d’engranger 3,47 milliards.