Le secteur bancaire au Canada amorce cette semaine la publication de ses résultats de deuxième trimestre, ainsi que la mise à jour de ses perspectives d’affaires pour la seconde moitié de son exercice 2019.

Mais après des mois de sous-performance en Bourse, en conséquence de la faiblesse de l’économie canadienne au début de l’année, les attentes des analystes s’avèrent très modestes.

« Le consensus concernant la croissance moyenne du bénéfice par action est de l’ordre de 4 %, ce qui serait la croissance la plus faible depuis le quatrième trimestre de 2016 », résume Gabriel Dechaine, analyste chez Financière Banque Nationale, dans un rapport sectoriel.

Quels motifs principaux sont derrière ces attentes modestes ?

« Les attentes pour le deuxième trimestre de 2019 ont été réduites en raison de la période de faiblesse des activités des banques dans les marchés des capitaux [Bourses et gros financement d’entreprises]. Aussi, la baisse des taux d’intérêt moyens a amorti les perspectives de marge bénéficiaire des banques au-delà du second trimestre », lit-on dans le rapport de M. Dechaine.

N’empêche, malgré un contexte un peu assombri au début de l’année, le secteur bancaire canadien a de bons atouts en mains pour réconforter les investisseurs.

« Les banques profitent de facteurs encore favorables à court terme : une conjoncture économique constructive avec un faible taux de chômage ; un marché du crédit encore sain ; et un resserrement de la gestion de leurs dépenses d’exploitation, ce qui devient important alors que la croissance des prêts ralentit », écrit Doug Young, analyste chez Desjardins Marchés des capitaux, dans un rapport sectoriel.

En contrepartie, souligne-t-il, « un certain nombre de risques se profilent à l’horizon ». Entre autres, « les banques doivent opérer avec attention en cette phase de fin de cycle dans l’économie, alors que la volatilité s’accroît dans les marchés boursiers ».

De plus, note M. Young, « la détermination des montants de provisions pour les pertes sur mauvais prêts se complique avec les nouvelles normes internationales applicables aux banques ».

Regain en Bourse ?

Cela dit, qu’en est-il de la performance en Bourse des banques canadiennes ?

De l’avis de M. Dechaine, de la Financière Banque Nationale, « pour que les actions des banques génèrent des rendements relatifs plus élevés durant la seconde moitié de 2019 – ce qu’elles ont fait à chacune des huit dernières années et 80 % du temps depuis 2005 –,  les préoccupations envers le moment de la prochaine récession de l’économie ont clairement besoin de s’estomper ».

Entre-temps, estime M. Dechaine, « un facteur aidant […] est l’amélioration du sentiment général envers l’immobilier résidentiel et le marché hypothécaire ».

En ce sens, il note « plusieurs données positives survenues récemment, incluant deux mois consécutifs de mises en chantier meilleures que prévu et un rebond de l’activité de revente de propriétés résidentielles, qui pourrait être soutenu par l’abaissement des taux d’intérêt ».

Demain et mercredi

Home Depot et Lowe’s (Rona) en rapport trimestriel

Les deux colosses de la quincaillerie feront un compte rendu de leur performance trimestrielle. Chez Home Depot, les analystes anticipent des revenus trimestriels en hausse annualisée de 5 %, à 26,4 milliards US, alors que le bénéfice devrait être stable, à 2,4 milliards US. Chez Lowe’s et sa filiale canadienne Rona, les analystes anticipent un bénéfice trimestriel en hausse de 6 %, à environ 1 milliard US, malgré des revenus accrus d’à peine 2 %, autour de 17,7 milliards US.

États-Unis

Le point sur l’immobilier résidentiel

Les marchés financiers suivront cette semaine les données sur l’état du marché de l’immobilier résidentiel en avril aux États-Unis. En dents de scie depuis le début de l’année, les ventes de maisons existantes devraient rester inchangées à un taux annualisé de 5,35 millions d’unités. Quant aux ventes de maisons neuves, après un début d’année fort, elles ralentiraient à un taux annualisé de 650 000 unités.