Le locataire type de la région montréalaise est une personne seule, dans près d'un cas sur deux. Il gagne moins de 50 000 $ par an et tend à rester fidèle à son quartier, contrairement aux acheteurs de maisons qui migrent en grand nombre vers la banlieue.

Ce profil est tiré d'une nouvelle étude de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), réalisée à partir des données du dernier recensement, que l'on vous résume en 12 points.

Des locataires sédentaires

Contrairement aux acheteurs de maisons qui quittent l'île de Montréal en grand nombre chaque année pour pouvoir s'offrir une maison moins chère en banlieue, les locataires montréalais sont sédentaires. Les locataires à faible revenu encore plus que les autres.

92 %

Proportion des locataires de la ville de Montréal aux revenus inférieurs à 30 000 $ qui demeurent dans le même secteur à la suite d'un déménagement. En comparaison, la proportion des acheteurs qui demeurent dans le même secteur est plus faible, autour de 60 à 70 %.

Pas plus mobiles

« Les ménages ayant de faibles revenus ne semblent pas migrer de manière plus importante que les autres ménages, ce qui invalide l'hypothèse selon laquelle ceux-ci seraient plus mobiles en s'établissant dans des secteurs du Grand Montréal où les loyers sont moins chers. »

- Francis Cortellino, économiste, Connaissance du marché, SCHL et auteur de l'étude

Une question d'argent

Une des raisons pouvant expliquer la sédentarité des locataires est que l'écart entre les loyers de Montréal et ceux de la banlieue même éloignée n'est pas assez signicatif pour convaincre les locataires de quitter l'île.

Écart

Entre Montréal et la banlieue, l'écart maximal du loyer mensuel moyen pour un logement équivalent atteint 120 $ par mois, alors que l'écart dans le paiement hypothécaire mensuel moyen à l'achat d'une copropriété au prix moyen est de 800 $.

Les ménages seuls surreprésentés

Dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal, 48 % des ménages locataires sont des personnes vivant seules. Dans les 14 grands secteurs de la région, cette proportion varie de 46 %, dans la couronne nord, à 52 %, à Saint-Jean-sur-Richelieu. À l'intérieur de la ville de Montréal, le pourcentage tourne autour de 50 % dans la plupart des arrondissements. À noter que 33 % des ménages (propriétaires et locataires) de la RMR sont des personnes seules.

Un portrait homogène

« Lorsque j'ai étudié les locataires, j'ai été étonné de voir un portrait aussi homogène, peu importe le secteur de la RMR, que ce soit pour la proportion des personnes vivant seules ou les personnes ayant de faibles revenus. Quand j'avais fait le portrait des acheteurs l'an dernier, il y avait des différences d'un secteur à l'autre. Le portrait n'était pas super homogène dans le cas des acheteurs. »

- Francis Cortellino, de la SCHL

Des revenus inférieurs à 50 000 $

Quelque 60 % des ménages locataires du Grand Montréal ont des revenus inférieurs à 50 000 $ et 35,3 % ont des revenus inférieurs à 30 000 $.

De grands écarts

L'écart entre le revenu médian des propriétaires vivant seuls et celui des locataires dans la même situation est de 108 % dans la RMR. Le revenu médian avant impôt du propriétaire est de 53 022 $, comparativement à 25 477 $ pour le locataire. L'écart le plus élevé est à Saint-Jean-sur-Richelieu (157 %), et le plus faible se trouve dans le secteur de Châteauguay et de Beauharnois (64 %).

Des secteurs fortunés

Outremont, Westmount, Mont-Royal et L'Île-des-Soeurs font bande à part dans la mesure où les ménages gagnant plus de 100 000 $ représentent entre 20 et 25 % de la cohorte des locataires. Ceux-ci sont surtout des couples avec ou sans enfants, âgés de 35 à 74 ans. Ailleurs sur le territoire de la RMR, la proportion de locataires bien nantis varie entre 5 et 8 % seulement.

Griffintown

Ce quartier, qui était encore une zone industrielle inhospitalière il y a 15 ans à peine, attire des locataires bien nantis dans des proportions que l'on voit à Westmount et à Outremont, mais il se démarque de ceux-ci avec une proportion importante de personnes seules, jeunes professionnels, ayant des revenus supérieurs à 100 000 $.