Les Québécois les plus démunis vont rester sur leur faim. La Coalition avenir Québec (CAQ) a refusé d’adopter une motion déposée hier après-midi par le Parti québécois (PQ) afin de rendre automatique le crédit à la solidarité pour les prestataires de l’aide de dernier recours.

Jeudi dernier, le rapport du Protecteur du citoyen déplorait le fait que 40 000 de ces bénéficiaires ne recevaient pas le crédit, parce qu’ils n’avaient pas soumis de déclaration de revenus.

Cela représente environ le tiers des 130 000 Québécois recevant l’aide de dernier recours qui est destinée aux personnes incapables de travailler à cause d’une maladie ou d’un handicap.

Or, ces citoyens parmi les plus défavorisés de la société peuvent avoir énormément de mal à comprendre des documents fiscaux. Ils s’imaginent qu’ils n’ont pas à faire de déclaration, puisqu’ils n’ont pas d’impôts à payer de toute façon. Ils ne réalisent pas qu’ils se privent par le fait même de crédits très payants pour eux, comme nous l’écrivions dimanche dans la chronique « Pauvres, handicapés et abandonnés ».

C’est pourquoi, l’année dernière, le Protecteur du citoyen avait recommandé le versement automatique du crédit à la solidarité pour les prestataires de l’aide de dernier recours, comme c’était le cas jusqu’en 2011.

Une ouverture

Hier, la CAQ a démontré son ouverture à « évaluer la possibilité » de rendre automatique la prestation du crédit. Mais le PQ souhaitait que le gouvernement s’engage à faire cette évaluation avant la mise à jour économique de l’automne.

La CAQ a refusé. « C’est quand même une drôle de réaction. Tous les autres partis étaient d’accord. Je rappelle que c’est 40 000 personnes qui vivent dans la pauvreté et qui ont besoin de ce crédit-là », a commenté le député Harold LeBel, porte-parole du PQ pour les aînés, qui avait présenté la motion.

Les ministères des Finances et du Travail travaillent sur ce dossier pour répondre à la préoccupation de la protectrice du citoyen auprès des clientèles vulnérables, nous a fait savoir la CAQ en fin de journée.