Elles façonnent des galettes végétariennes depuis quelques années déjà. Mais voilà que le succès de Beyond Meat semble rejaillir sur elles. Présentation de trois entreprises québécoises.

VG Gourmet

« Avec toute cette discussion autour de Beyond Meat, les gens sont plus ouverts », lance d’emblée Emmanuel Castiel, qui a fondé VG Gourmet avec sa femme Chantal Bekhor en 2015.

Au cours de la dernière année, VG Gourmet a connu une augmentation de ses ventes de 45 % par rapport à l’an dernier. À un point tel que les locaux situés dans l’arrondissement de Saint-Laurent sont devenus exigus.

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Chantal Bekhor et Emmanuel Castiel, propriétaires de VG Gourmet

« On commence à se sentir un peu serré. On envisage [de s’installer] dans un plus grand espace. » Pour le moment, l’entreprise compte 14 employés.

S’il attribue cette popularité à une série de facteurs, M. Castiel croit que toute la publicité entourant Beyond Meat y est pour quelque chose.

Avec ses galettes d’aubergine et tahini, de patates douces et haricots noirs ou encore de quinoa et pois chiches, Emmanuel Castiel n’essaie toutefois pas de confectionner un produit se rapprochant de la viande hachée, comme le fait Beyond Meat. 

Nous, on s’assume. Ça ne nous intéresse pas vraiment d’aller dans ce créneau. Notre philosophie, c’est d’utiliser des ingrédients frais. [Nous voulons] un produit qui célèbre le légume.

Emmanuel Castiel, copropriétaire de VG Gourmet

C’est d’ailleurs Chantal Bekhor qui a conçu les recettes des cinq galettes à burgers ainsi que de tous les autres produits (boulettes et tofu aromatisé, notamment) commercialisés par l’entreprise. Ceux-ci sont vendus dans plusieurs supermarchés partout au pays. Au cours de la prochaine année, VG Gourmet a l’intention de partir à la conquête des États-Unis.

Selon M. Castiel, plusieurs nouveaux venus tenteront leur chance dans l’industrie des produits végétariens. « Chaque année, je vois apparaître un nouveau compétiteur. »

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Depuis un an et demi, les produits de Porat ont trouvé une place de choix dans la section végétarienne des supermarchés IGA.

Porat

L’équipe ne compte que sept employés et, pourtant, les galettes véganes au bacon ou encore au sésame de Porat, entreprise familiale de Saint-Joseph-du-Lac, séduisent les consommateurs qui semblent de plus en plus nombreux à les utiliser pour garnir leurs hamburgers.

Depuis un an et demi, les produits de Porat ont trouvé une place de choix dans la section végétarienne des supermarchés IGA à côté des blocs de tofu et des saucisses végétales. À noter que l’entreprise prépare également du végépâté et des cretons.

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Ramya Porat, propriétaire de l’entreprise Porat, avec son frère, Aviram Porat

Sans donner de chiffres, Ramya Porat – qui a pris les rênes de la société fondée par ses parents en 1984 alors que le tofu était encore un produit méconnu – affirme que les ventes de ses galettes sont en augmentation.

Gracieuseté de Beyond Meat ? « Je crois que oui, indique Mme Porat. C’est bon pour tout le monde. Les gens sont curieux. »

Mais là s’arrêtent les éloges envers les galettes végétariennes américaines. 

Notre produit, je le trouve plus savoureux. Notre texture ne ressemble pas à la texture de la viande.

Ramya Porat, propriétaire de Porat

Modeste par rapport au succès de son entreprise, Ramya Porat souhaite néanmoins voir sa société prendre de l’expansion en engageant notamment plus d’employés. Vendre à l’extérieur des frontières du Québec compte aussi parmi ses projets. Elle aimerait également que ses tartes aux légumes se retrouvent dans les supermarchés.

Actuellement, les clients peuvent s’en procurer en se rendant directement aux bureaux de l’entreprise. Voilà une façon de rendre hommage à ses parents. Ceux-ci ont en effet commencé leurs activités commerciales dans la cuisine de leur appartement de Montréal… en confectionnant des tartes aux légumes.

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Année après année, les burgers et les blocs de tofu de La Soyarie font de plus en plus d’adeptes.

La Soyarie

S’il y avait pénurie de tofu ou d’autres produits végétariens dans les supermarchés, La Soyarie, fondée il y a 40 ans à Gatineau, ne pourrait même pas répondre à la demande.

« On est back order sur plusieurs de nos produits », affirme Frédérik Noël, directeur de production de l’entreprise dont le propriétaire, Koichi Watanabe, est d’origine japonaise. C’est quand même assez artisanal comme production. »

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Koichi Watanabe, propriétaire de La Soyarie

Malgré tout, le chiffre d’affaires de La Soyarie se situe entre 2,5 et 5 millions de dollars. Elle produit en moyenne un peu plus de 10 000 blocs de tofu quotidiennement. « On a acheté une nouvelle usine pour augmenter notre capacité de production, pour avoir plus de place et plus d’équipement. On est vraiment trop tassés. » Selon Investissement et Développement Gatineau, l’organisme qui a accompagné l’entreprise dans différentes étapes de son développement, le nouveau bâtiment fait 65 000 pi2. Par comparaison, actuellement, les 45 employés de La Soyarie partagent un espace de 13 000 pi2.

Depuis les derniers mois, on voit vraiment une tendance à la hausse.

Frédérik Noël, directeur de production de La Soyarie

Il hésite à attribuer ce succès à la vague végétarienne provoquée notamment par Beyond Meat, car, année après année, les burgers et les blocs de tofu de La Soyarie font de plus en plus d’adeptes. Les produits de l’entreprise sont vendus un peu partout dans les épiceries fines et les supermarchés du Québec et de l’Ontario.