(Montréal) Onze résidences privées pour personnes âgées seront touchées par une grève de leurs travailleurs à la mi-juillet.

Ces résidences se trouvent à Montréal, Québec, Laval, Gatineau, Lévis, Saint-Jean-sur-Richelieu, Saguenay et Saint-Lambert.

Ce sont quelque 1000 travailleurs, membres du Syndicat québécois des employés de service (SQEES), affilié à la FTQ, qui débraieront du 14 au 20 juillet, dans le cas de 10 de ces 11 résidences, et du 18 au 20 juillet pour l’autre résidence.

Ces travailleurs se battent pour obtenir 15 $ l’heure à l’embauche et 1 $ d’augmentation par année, pour un contrat de trois ans. Dans certains cas, ils touchent 13 $ l’heure, soit à peine plus que le salaire minimum, qui est de 12,50 $ l’heure au Québec.

Il s’agit surtout de préposés aux bénéficiaires, mais aussi d’employés aux cuisines, au service aux tables, à l’entretien ménager, à la réception, ainsi que des infirmières auxiliaires (ces dernières ne sont pas concernées par la demande de 15 $ l’heure, puisqu’elles le touchent déjà).

Mais jusqu’ici, ces employeurs privés, dont certains sont de grandes chaînes de résidences, refusent d’accorder 15 $ l’heure à l’embauche à leurs travailleurs. Certains l’offrent, mais ne proposent que des augmentations de 35 cents l’heure par la suite, a rapporté en entrevue avec La Presse canadienne Sylvie Nelson, présidente du SQEES.

« On est en pénurie. On ne comprend pas pourquoi les employeurs ne comprennent pas ça. C’est tellement aberrant qu’ils prennent cette position-là ! Il faut que les employeurs comprennent, un moment donné, que de donner des services et des soins à des personnes âgées, ça vaut un salaire qui a de l’allure », s’est exclamée Mme Nelson.

Elle a vu une usine à Drummondville qui a haussé le salaire de 3 $ l’heure parce qu’elle avait peine à recruter des travailleurs. L’usine affiche maintenant un salaire de 16,80 $ l’heure pour parvenir à trouver de la main-d’œuvre.

Les préposés aux bénéficiaires ne comprennent pas de telles disparités, d’autant plus qu’eux aussi vivent une pénurie de main-d’œuvre, rapporte Mme Nelson. « Nos gens vont se tenir debout ; nos gens sont solidaires et on a l’appui de la population », a-t-elle martelé.

Grève illimitée à l’automne ?

Pour plusieurs des résidences touchées, il s’agira en fait d’un deuxième coup de semonce. Certaines avaient en effet déjà été touchées par une grève de trois jours, les 30 et 31 mai, ainsi que le 1er juin. Et ce mandat de grève de trois jours prévoyait déjà une grève illimitée.

Mme Nelson prévient donc qu’une grève illimitée pourrait les toucher dès l’automne, si rien ne débloque d’ici là.

« À l’automne, il ne sera plus question de troisième chance. On a un mandat illimité dans tous ces établissements-là. Les coups de semonce, un moment donné, ça suffit là », a tonné Mme Nelson.

Bien qu’il s’agisse d’établissements privés, les dispositions sur les services essentiels du Code du travail s’appliquent, puisqu’il s’agit de soins et services dispensés à des personnes âgées.

Les résidences touchées du 14 au 20 juillet :

-Aviva, Québec — Appartements du Château de Bordeaux (Chartwell), Québec — CHSLD Herron, Montréal — L’Oasis Saint-Jean (cuisine, Chartwell), Saint-Jean-sur-Richelieu — Résidence Élogia (Maurice), Montréal — Domaine Notre-Dame (Chartwell), Gatineau — Domaine des Forges, Laval — Résidence urbaine pour aînés Le Boulevard, Montréal — Les Écluses, Saint-Lambert — Manoir Champlain, Saguenay

Résidence touchée les 18, 19 et 20 juillet :

-Jazz Lévis (Cogir), Lévis