Les gouvernements fédéral et provinciaux ont gagné 186 millions en revenus liés au cannabis au cours des cinq premiers mois et demi depuis la légalisation en octobre, a indiqué mercredi Statistique Canada.

Ces revenus provenaient des taxes d’accise spécifiques aux produits et des taxes générales sur les biens et services tels que la taxe de vente harmonisée, a précisé l’agence fédérale.

Le gouvernement fédéral a prélevé 19 millions en taxes d’accise, tandis que les gouvernements provinciaux ont perçu 79 millions en taxes d’accise et ajustements connexes.

Selon Statistique Canada, les revenus générés par les taxes générales sur les biens et services ont rapporté 36 millions supplémentaires au niveau fédéral et 53 millions sous forme de taxes générales provinciales directes sur les biens et services.

Les taxes d’accise ont augmenté de 12,4 % au premier trimestre de 2019 par rapport au quatrième trimestre de 2018, en raison de la hausse des ventes des producteurs autorisés aux distributeurs.

Au cours de la même période, les taxes générales sur les biens et services provenant de la vente de cannabis ont augmenté de 68,1 % sous l’effet de la hausse des achats effectués par les ménages.

« Le revenu des administrations publiques fédéral et provinciales découlant des taxes générales sur les biens et services et de la taxe d’accise pourrait augmenter davantage au cours de la deuxième partie de l’année, et ce, au fur et à mesure que de nouveaux points de vente au détail de cannabis ouvriront leurs portes », a précisé Statistique Canada dans un communiqué.

Ces chiffres sont le premier aperçu des revenus gouvernementaux liés à la marijuana depuis que le Canada a légalisé le cannabis à usage récréatif, le 17 octobre.

L’économiste du Conference Board du Canada, Robyn Gibbard, a souligné que ces premiers chiffres des gouvernements sur la fiscalité étaient inférieurs aux attentes, en partie à cause du déploiement cahoteux de la légalisation l’automne dernier.

« Cependant, nous pensons que, à mesure que les problèmes seront résolus, les gouvernements peuvent s’attendre à une forte croissance des revenus tirés des ventes de cannabis à l’avenir », a-t-il affirmé dans une déclaration.

Le 17 octobre, la légalisation a entraîné une vive demande des consommateurs canadiens et des pénuries d’approvisionnement chez les détaillants gouvernementaux et privés, ce qui a incité certains d’entre eux à réduire leurs heures d’ouverture ou les gouvernements provinciaux à limiter le nombre de licences pour la vente au détail.

La situation de l’offre s’est améliorée ces derniers mois et l’Alberta a levé le moratoire sur les nouvelles licences de vente au détail et les points de vente de cannabis au Québec ont repris des heures normales.

Néanmoins, les chiffres des dépenses des ménages publiés par Statistique Canada pour le premier trimestre de cette année montrent que la majeure partie du cannabis non médical est achetée sur le marché illicite, pour environ 1,1 milliard, contre 377 millions pour le cannabis acheté de façon légale.