Investissement Québec (IQ), qui s’engage dans un important processus de transformation, a affiché des résultats en hausse l’an dernier et ses hauts dirigeants ont également empoché davantage, puisque leur rémunération globale a bondi de 16 %, à 2,24 millions.

Ces informations figurent dans le rapport annuel du bras financier de l’État québécois pour l’exercice 2018-2019, déposé jeudi à l’Assemblée nationale et qui fait état d’un résultat net de 300 millions, en hausse de 13,6 % par rapport à l’exercice précédent.

Il n’y a eu aucun patron dont la rémunération totale a été inférieure à 400 000 $, alors qu’en 2017-2018, tous les membres de la haute direction à l’exception du président-directeur général Pierre Gabriel Côté avaient obtenu un montant inférieur à cette somme.

Remplacé par Guy LeBlanc le 23 avril dernier à la tête de la société d’État, M. Côté a vu sa rémunération globale – qui tient compte du salaire de base, de la prime annuelle et des autres avantages – s’établir à 540 808 $ pour 2018-2019, en hausse de 3,4 %. Il a touché un salaire de 431 845 $, une prime de 62 285 $ et des avantages imposables totalisant 46 678 $.

Avec des pouvoirs élargis et des moyens financiers substantiels, IQ aura notamment le mandat de doubler les investissements étrangers au Québec d’ici cinq ans. La taille de l’organisation va également doubler.

La rémunération du grand patron de la société d’État poursuivra par ailleurs sa progression, étant donné que M. LeBlanc, un proche du ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon ayant reçu le mandat de piloter la transformation de la société d’État, pourrait toucher cette année une paye totale avoisinant les 950 000 $, dont un salaire de base de 500 000 $.

« Il y a eu des nominations au cours de l’exercice 2017-2018 […] qui ont eu un impact sur la liste des cinq dirigeants les mieux rémunérés de l’exercice 2018-2019 », a expliqué par courriel la porte-parole d’IQ, Isabelle Fontaine.

Celle-ci a fait référence aux arrivées de Paul Buron, premier vice-président à la gestion des mandats et des programmes gouvernementaux, qui a touché une rémunération totale de 445 528 $, et de Christian Settano à la direction financière, dont le salaire global a été de 402 805 $.

En hausse

Abstraction faite des éléments non récurrents, le résultat net ajusté a bondi de 73,5 %, à 295 millions — un niveau record, selon la société d’État.

« Forte de ces résultats, Investissement Québec est en bonne posture pour réaliser l’ambitieux plan du gouvernement du Québec pour la société », a souligné M. LeBlanc, par voie de communiqué.

En dépit du mandat qu’on lui a confié pour transformer la société d’État, son dirigeant fait valoir, dans son message d’introduction figurant dans le rapport annuel, que son « rôle ne marquera pas une rupture, mais une évolution ».

De son côté, le rendement ajusté sur les capitaux propres a été de 8,6 %, en hausse de 3,3 points de pourcentage sur un an, grâce notamment à une bonne performance dans le secteur du capital de risque et fonds d’investissement, où les gains sur les placements ont été de 159 millions, par rapport à 40 millions l’an dernier.

Cette performance a contrebalancé une année difficile dans le secteur minier. La dotation aux pertes de crédit sur prêts est passée de 14 millions à 54 millions, une progression principalement liée au contexte difficile dans le secteur minier, explique IQ, dans son rapport annuel.

En 2018-2019, les engagements financiers totaux du bras financier gouvernemental ont été de 2,9 milliards en plus d’avoir réalisé plus de 2400 interventions financières. En matière de prospection d’investissements étrangers, IQ a attiré 77 projets ayant représenté des investissements de 2,3 milliards.

Par ailleurs, 19 personnes se sont ajoutées à l’effectif d’IQ, qui compte 534 employés permanents. Le nombre de gestionnaires a toutefois grimpé de 9 %, à 96 personnes, alors que du côté des professionnels, leur nombre est passé à 282, en hausse de près de 8,5 %.