L’École d’entrepreneurship de Beauce (EEB) célébrera en septembre prochain ses 10 ans d’existence et, à la lumière des statistiques qu’a colligées l’établissement depuis le début de ses activités, force est de constater qu’il est toujours payant de fréquenter l’école, même quand on est un entrepreneur et surtout lorsque l’on souhaite augmenter ses chances de succès.

Fondée il y a 10 ans par le PDG de Canam, Marc Dutil, l’École d’entrepreneurship de Beauce a été implantée à Saint-Georges, au cœur même de la région la plus entrepreneuriale du Québec.

L’idée était de créer une école par et pour les entrepreneurs. À chaque session, des cohortes de 25 entrepreneurs-athlètes sont prises en charge par des entrepreneurs-entraîneurs qui ont fait leurs preuves dans le passé.

Parmi ceux-ci, on retrouve notamment Laurent Beaudoin, Robert Dutton, Christiane Germain, Alain Bouchard, Aldo Bensadoun, André Bérard, Eve-Lyne Biron ou Serge Godin. Au fil des ans, plus de 150 de nos entrepreneurs aguerris ont fait partager leur savoir et leur expérience à des entrepreneurs émergents.

Martin Deschênes, ex-PDG du Groupe Deschênes, l’un des plus importants distributeurs-grossistes de produits de rénovation au Canada, a pris la direction de l’EEB il y a deux ans et il me parle de la dernière cohorte de 25 entrepreneurs-athlètes qui vient de prendre d’assaut les installations de l’école beauceronne.

« Les entreprises des 25 entrepreneurs-athlètes inscrits au programme Élite, qui vont donc participer à 12 séjours de cinq jours à l’EEB, totalisent des revenus annuels de 871 millions. Ce sont des entrepreneurs de tous horizons : manufacturier, services, commerce au détail, technologie, construction… » — Martin Deschênes, président de l’École d’entrepreneurship de Beauce

« On a aussi un autre programme, appelé Émergence, qui regroupe des entrepreneurs qui vont réaliser six stages de quatre jours à l’EEB », souligne Martin Deschênes.

À sa dernière année, qui se termine le 30 juin, l’EEB a connu sa meilleure performance en matière de fréquentation, alors que l’école a enregistré un achalandage de 290 jours/étudiants.

Pour le 10e anniversaire de l’établissement, on prévoit maintenant augmenter les capacités d’accueil en ouvrant notamment un nouveau pavillon, et on évalue aussi l’opportunité de créer des cohortes anglophones pour desservir le reste du Canada, où il n’existe aucune école comparable à l’EEB.

Des résultats étonnants

Les statistiques entourant les performances des entreprises dont le propriétaire-entrepreneur a réalisé un stage à l’EEB sont à leur face même éloquentes.

Les quelque 800 entreprises dont le PDG s’est entraîné à l’EEB affichent une croissance annuelle moyenne de 32 %, alors qu’au Québec seulement 6 % des entreprises arrivent à générer un taux de croissance annuel moyen de plus de 20 % sur une période de trois années consécutives.

Soixante-dix-huit pour cent des entrepreneurs diplômés de l’École d’entrepreneurship affirment avoir une meilleure capacité à recruter du nouveau personnel depuis leur passage sur les bancs de l’établissement, ce qui, dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre, est un enjeu crucial.

Le taux de survie des entreprises après huit ans d’existence n’est que de 24 % au Québec. Chez les entrepreneurs diplômés de l’EEB, ce taux s’élève à 94 %.

Il faut noter ici que toutes les données statistiques comparatives utilisées par l’EEB ont été colligées auprès de la Fondation de l’entrepreneurship.

Une autre donnée étonnante qui témoigne, selon moi, du caractère unique et surtout fédérateur de l’EEB, c’est celle qui nous apprend que 47 % des entrepreneurs diplômés de l’école sont devenus de nouveaux clients les uns pour les autres.

Le partage d’expériences et la vie commune durant 12 stages de cinq jours créent des liens de solidarité uniques et participent à la mise en place d’un écosystème naturel entre les participants.

Enfin, 89 % des diplômés affirment que leur passage à l’EEB a significativement contribué à ce qu’ils opèrent un changement dans la vision et la planification stratégique de leur entreprise.

Martin Deschênes insiste d’ailleurs beaucoup sur ce facteur d’enrichissement naturel qu’induit la participation active des entrepreneurs durant leur stage à l’EEB.

« De façon générale, ce que les entrepreneurs nous disent après leur passage à l’EEB, c’est que l’expérience a changé leur vie et qu’elle va changer celle de leur organisation.

« On développe chez eux leur savoir-faire entrepreneurial, leur intelligence entrepreneuriale. Ce qu’on enseigne est complémentaire à ce que le monde universitaire peut offrir, et les institutions comme les HEC le reconnaissent », constate Martin Deschênes.

Pour souligner ses 10 années d’existence, l’EEB a décidé d’organiser aujourd’hui à Montréal un grand rassemblement qui va réunir plus de 150 de ses diplômés avec des membres de la communauté des affaires et des conférenciers pour discuter des grands défis induits par la quatrième révolution industrielle.