(Londres) Les prix du pétrole reculaient à nouveau lundi en cours d’échanges européens, la forte croissance des derniers mois étant freinée par les récentes déclarations du président américain Donald Trump affirmant que l’OPEP allait augmenter sa production.

Vers 6 h, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 71,47 dollars à Londres, en baisse de 68 cents par rapport à la clôture de vendredi.

À New York, le baril américain de WTI pour la même échéance cédait 44 cents à 62,86 dollars.

Depuis le début de l’année, le Brent s’affichait en hausse de 30,9 % et le WTI de 33,9 %, même si les cours s’éloignaient de leurs records en près de six mois atteints la semaine dernière.

Si le marché avait été galvanisé par l’annonce que les États-Unis ne renouvelleraient pas leurs exemptions de sanction accordées à certains importateurs de brut iranien, les cours avaient souffert vendredi quand M. Trump avait affirmé avoir obtenu de membres de l’OPEP qu’ils augmentent leur production pour compenser cette baisse de l’offre.

Cependant, « les lourdes pertes de vendredi s’expliquent a priori au moins en partie par des prises de bénéfice après le bond des cours du début de la semaine, car il va falloir attendre une réponse plus tangible de l’OPEP », ont tempéré les analystes de JBC Energy.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses partenaires, dont la Russie, sont engagés depuis début 2017 dans un accord de limitation de leur production.

Si l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial et figure de proue de l’OPEP, a déjà promis d’augmenter sa production pour compenser les baisses de l’offre iranienne, le royaume n’a pas annoncé quand il comptait commencer à pomper plus.

Donald Trump « a déjà essayé à de nombreuses reprises d’influencer les décisions de l’OPEP, et il n’a pas réussi à tous les coups », a abondé Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Ainsi, de nombreux observateurs du marché estiment que le président américain avait contribué à la décision de l’OPEP d’assouplir son accord mi-2018, en amont des sanctions américaines contre l’Iran.

Mais les exemptions accordées par Washington avaient pris les investisseurs par surprise et fait s’effondrer les cours, ce qui avait conduit l’OPEP, en réaction, à durcir son accord fin 2018.