Une prochaine génération d’avions plus légers, plus performants et surtout plus silencieux : voilà l’objectif des deux nouvelles chaires de recherche de Polytechnique Montréal, dont la création a été annoncée hier.

Au cours des 15 dernières années, le nombre de passagers aériens — voyageant à bord d’appareils de plus en plus massifs — a doublé. Cela a augmenté du même coup le trafic aérien, ses impacts environnementaux et la pollution sonore, explique la professeure titulaire au département de génie mécanique, Annie Ross. La problématique touche un nombre grandissant de citoyens en raison de l’étalement urbain en bordure des aéroports.

Les deux nouveaux partenariats de recherche se font avec un associé de longue date de Polytechnique, le grand équipementier de l’industrie aérospatiale française Safran. Ils permettront le développement de matériaux acoustiques innovants et de matériaux de structure d’avions plus légers, ce qui réduira aussi l’empreinte environnementale de la prochaine génération d’appareils qui seront équipés de ces pièces. Les investissements de provenances multiples, dont Québec et Ottawa, totalisent une somme de 15,2 millions.

Besoins du marché

Les chaires de recherche ont été créées en fonction des besoins qui se font sentir sur le marché et qui sont cernés avec Safran, explique le directeur général adjoint de Polytechnique Montréal, François Bertrand.

La crise climatique représente un défi qui n’était pas présent au cours des 20 à 30 dernières années, explique le directeur du groupe Recherche & Technologie et Innovation chez Safran, Stéphane Cueille. « Technologiquement, on a des changements à faire qui sont encore plus importants que pour les générations précédentes. Il va falloir faire des avions différents, de plus en plus innovants et en rupture avec ce qu’on a fait par le passé. »

Le développement de ces technologies sera fait sur la prochaine génération d’équipements aéronautiques produite par Safran. Il faut prévoir « typiquement 10 ans » pour l’implantation des technologies développées à Montréal, estime Stéphane Cueille.

Les chaires de recherche permettront la formation de 80 étudiants sélectionnés parmi 600 candidatures, issus de tous les niveaux universitaires.

Les deux nouvelles chaires de recherche

• Chaire industrielle Safran de fabrication additive des composites à matrice organique (FACMO), dirigée par le professeur Daniel Therriault, du département de génie mécanique de Polytechnique Montréal

• Chaire industrielle Safran de traitements acoustiques passifs plurifonctionnels pour structures composites de turboréacteurs (TAPPIS), dirigée par la professeure Annie Ross, du département de génie mécanique de Polytechnique Montréal