Aussi loin qu'elle se souvienne, Guylaine Caux a toujours rêvé d'être entrepreneure, mais ce n'est qu'à 40 ans qu'elle a finalement fait le saut pour fonder le Groupe Conseil SCT, une firme d'experts au service des entrepreneurs dans le domaine de la construction et du génie civil. Sa passion de l'entrepreneuriat au féminin l'a poussée il y a quelques semaines à accepter la présidence du conseil d'administration de Femmessor, une organisation qui se consacre entièrement à la réussite des entrepreneures québécoises.

Comptable agrée, Guylaine Caux a commencé sa carrière chez KPMG, avant de rejoindre quatre ans plus tard l'agence Cossette Communication à titre de vice-présidente finances et administration.

« J'ai adoré ma vie chez Cossette, où on cultivait justement auprès des employés les valeurs de l'entrepreneuriat.

« Mais je voulais avoir mon entreprise à moi. J'ai quitté Cossette en juin 2009 et, en janvier 2010, je lançais avec mon associé et partenaire, Daniel Bissonnette, le Groupe Conseil SCT (Services Consultation Technologies en Génie civil) », relate Guylaine Caux dans ses bureaux de Brossard qui abritent également l'un des cinq laboratoires de la firme d'experts-conseils.

SCT est la seule firme qui réalise des tests de contrôle de la qualité exclusivement pour les fabricants de matériaux d'enrobés bitumineux, de béton, de ciment et de concassés.

« Les grands donneurs d'ordres ont leurs experts qui réalisent leurs tests alors que nous, on travaille pour les entrepreneurs. On prend les échantillons, on les analyse, on confirme leur qualité et on accompagne nos clients tout au long du processus. » - Guylaine Caux

« On a fait une croix sur les gros contrats lucratifs du ministère des Transports pour conserver notre indépendance auprès des entrepreneurs. On est là pour optimiser leur production », expose Guylaine Caux.

UNE PASSION ASSOUVIE

Guylaine Caux rêvait depuis l'enfance d'avoir sa propre entreprise. Elle a cherché à en acquérir, mais n'a jamais osé. Sa rencontre avec Daniel Bissonnette, coactionnaire de SCT, a été déterminante.

« Daniel est dans le domaine du génie civil depuis 20 ans. C'est un expert. Un troisième associé s'est greffé au groupe, Evans Minier, qui est responsable de la division ingénierie des matériaux. Il a ouvert nos bureaux de Québec et de Dolbeau.

« Moi, ma force, c'est d'établir une vision, une stratégie, et de mettre en place les ressources humaines et financières pour la réaliser. Mon rôle, c'est de garder mes associés et experts en génie civil bien en ligne avec nos objectifs. »

Outre ses trois bureaux de Brossard, Québec et Dolbeau, le Groupe Conseil SCT dispose de deux laboratoires mobiles qui exécutent des tests de contrôle de qualité sur les grands chantiers.

Le groupe réalise également des mandats à l'extérieur du Québec, notamment aux États-Unis, en Alberta et même en Afrique.

L'entreprise développe ses propres technologies de contrôle de qualité par l'entremise de sa filiale Nexso, qui a mis au point un logiciel qui permet de gérer la qualité des enrobés bitumineux et de béton de ciment en ligne.

« Il existait des logiciels de gestion de qualité, mais ils étaient installés sur des serveurs. Nous, on est en mesure d'accompagner nos clients en temps réel avec un téléphone intelligent. On a mis en marché ce logiciel qui se vend au Canada, mais là, on entreprend sa commercialisation à l'international », indique Guylaine Caux.

Groupe Conseil SCT emploie 50 personnes et sa présidente souhaite que, d'ici cinq ans, l'entreprise soit reconnue comme la référence en accompagnement du génie civil.

PLUS D'ENTREPRENEURES MODÈLES

Si Guylaine Caux a réalisé son rêve de devenir entrepreneure, elle en caresse un nouveau, qui est tout aussi réalisable qu'il est ambitieux. Un rêve lié à son implication dans l'organisation Femmessor, où elle vient tout juste d'être nommée présidente du conseil d'administration.

« Il faut qu'au Québec, on ait autant de femmes entrepreneures qu'il y a d'hommes entrepreneurs. Et il faut autant de femmes entrepreneures modèles qu'il y a de modèles d'hommes entrepreneurs. » - Guylaine Caux

Femmessor est une organisation qui est née sur la Côte-Nord en 1995, lorsqu'un groupe d'entrepreneures a décidé de se donner des outils communs pour le démarrage et la croissance de PME locales.

Au fil des ans, le mouvement s'est élargi à l'ensemble des 17 régions du Québec pour se transformer en 2016 en une seule entité administrative.

« On m'a invitée en 2015 à me joindre au conseil du conseil d'administration de Femmessor de la Montérégie puis à celui unifié de 2016, et c'est avec honneur que j'ai accepté de devenir la présidente du conseil », souligne Guylaine Caux.

Femmessor fait la promotion de l'entrepreneuriat au féminin de multiples façons, mais ses activités de soutien au financement de démarrage et de croissance occupent une part importante de ses interventions.

Depuis 2001, 965 entreprises à propriété féminine ont obtenu plus de 20 millions sous forme de prêts de Femmessor. L'organisation a contribué à mettre sur pied le Fonds pour les femmes entrepreneures FQ en collaboration avec Investissement Québec et Fondaction de la CSN.

Doté de 20 millions, ce fonds accorde des prêts de démarrage de 20 000 à 50 000 $ et réalise du financement de croissance pouvant aller jusqu'à 150 000 $.

Une nouvelle entité a été créée, le Fonds Capital Croissance PME, financé par Desjardins Capital de risque et la Caisse de dépôt. Le Fonds CCPME investit sous forme de capital-actions - de 50 000 à 250 000 $ - dans des PME qui ont des projets de croissance.

« Femmessor fait du financement, mais aussi beaucoup d'accompagnement. On travaille pour la réussite des femmes en affaires et on est de plus en plus reconnues dans le monde de l'investissement. Le mouvement prend de l'ampleur et c'est ce qu'on souhaite », résume avec enthousiasme Guylaine Caux.