Les entreprises japonaises Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et JNFL (Japan Nuclear Fuel Limited) ont annoncé vendredi un investissement de 250 millions d'euros chacun dans le groupe nucléaire français Areva, qui se trouve en grande difficulté.

«MHI va acquérir une part de 5% pour un montant d'environ 250 millions d'euros» dans NewCo, le nouvel Areva qui sera recentré sur le cycle du combustible après la cession de l'activité réacteurs (Areva NP) à EDF, prévue au second semestre 2017, a déclaré le conglomérat industriel MHI dans un communiqué.

«À travers cet accord, je suis ravi de pouvoir contribuer à la réorganisation de l'industrie nucléaire en France», a commenté le PDG de MHI, Shunichi Miyanaga, disant espérer renforcer encore ce partenariat via «des investissements futurs».

«Parallèlement à l'investissement dans NewCo, MHI est en discussions pour procéder à un investissement similaire dans Areva NP», souligne la compagnie nippone.

Les deux groupes se connaissent bien, rappelle MHI qui vante «les capacités technologiques» de NewCo, promis selon lui à «une solide croissance».

En 1991, MHI et Areva avaient créé une coentreprise dans le secteur du cycle du combustible.

En 2007, MHI et AREVA ont lancé le développement d'un réacteur à eau pressurisée (PWR) de moyenne puissance, Atmea-1, aujourd'hui proposé aux électriciens.

Areva, dont le plan de sauvetage a été approuvé par Bruxelles, doit procéder cette année à des augmentations de capital d'un montant total de 5 milliards d'euros, souscrites à hauteur de 4,5 milliards d'euros par l'État français, son actionnaire majoritaire.

La somme restante sera donc apportée par MHI et son compatriote JNFL, ce dernier étant sur le point de boucler les discussions. «Nous devons encore signer un accord de base mais nous y sommes presque. Nous allons investir 250 millions d'euros pour prendre 5%» de NewCo, a indiqué une porte-parole, contactée par l'AFP.

JNFL connaît aussi bien Areva pour avoir adopté une grande partie des technologies du groupe français dans son usine de retraitement de combustible nucléaire de Rokkasho (nord du Japon), site qui n'est cependant toujours pas entré en fonctionnement.

Deux assemblées générales des actionnaires de NewCo et d'Areva SA (holding de tête du futur groupe) se tiendront ce jour pour valider ces opérations.

Les Chinois se retirent

En revanche, le groupe chinois CNNC a finalement décidé de ne pas participer à l'opération, avait indiqué mardi une source proche du dossier à l'AFP.

D'après des informations de presse, la France souhaitait que les investisseurs chinois et japonais détiennent la même participation au capital de NewCo, alors que Pékin voulait être le premier actionnaire derrière l'État français dans un contexte de relations diplomatiques tendues avec Tokyo.

Les Chinois exigeaient aussi un représentant au conseil d'administration de NewCo, une demande rejetée par l'État français.