Il n'aura fallu que quatre jours à Bell pour contester le nouveau service VMedia TV du fournisseur d'accès internet et télédistributeur indépendant ontarien VMedia. Celui-ci offre une solution de rechange à la télévision traditionnelle qui, selon Bell, va « inciter les abonnés de Bell TV à "couper le cordon" ».

Lancé le 26 septembre dernier et offert au Québec, VMedia TV est offert à tous les détenteurs d'un boîtier numérique Roku ou d'un téléviseur intelligent qui en intègre un. Pour 17,95 $, ses abonnés peuvent obtenir jusqu'à 20 chaînes de télévision traditionnelles en direct, via l'internet, peu importe leur fournisseur d'accès. Un essai gratuit de sept jours est offert.

Ces chaînes incluent principalement Radio-Canada, TVA et V en français, CTV, CBC et Global en anglais, de même que les américaines CBS, NBC, ABC, FOX et PBS. Toutes ces chaînes ont la particularité d'être normalement offertes gratuitement, par ondes hertziennes.

VMedia (à ne pas confondre avec Groupe V Media, propriétaire entre autres de V) s'estime en droit de les rediffuser par l'internet. Ce n'est pas l'avis de Bell, qui s'estime lésée en raison de la redistribution de ses chaînes CTV et CTV 2.

Confrontée aux menaces de Bell, VMedia a pris les devants et déposé devant la Cour supérieure de l'Ontario une requête en jugement déclaratoire pour faire établir la validité de son service. Bell y a promptement répondu, et la Cour devra trancher.

Pour Bell, il n'y a aucun doute que le service de VMedia est illégal, puisque le Parlement canadien a même adopté des mesures législatives spécifiquement pour contrer ce type de services « il y a près de 15 ans ».

VMedia argue que ces provisions ne s'appliquent pas à elle, puisqu'elle exploite aussi un service de distribution télévisuelle sous licence. L'entreprise offre en effet à ses abonnés internet des services télévisuels comparables à ceux de Bell Fibe et autorisés par le CRTC.

Bell fait valoir que l'offre de VMedia la heurte sur plusieurs fronts. En plus d'inciter les abonnés de son service télévisuel à annuler leur abonnement, il affaiblit la valeur de son contenu en le rendant plus facilement accessible et la place en position précaire par rapport aux producteurs dont elle achète les contenus pour diffusion en leur promettant une exclusivité territoriale.