Le fonds de capital-risque québécois iNovia dispose de nouvelles munitions : 175 millions de dollars additionnels à investir dans des entreprises technologiques.

iNovia, l'un des principaux fournisseurs de fonds de l'écosystème québécois des jeunes entreprises technologiques, a clôturé juste avant Noël la mise sur pied de son troisième fonds, iNovia 2015.

Ses deux premiers fonds, créés en 2007 et 2010, avaient chacun amassé 110 millions.

« En 2007, il nous avait fallu un an et demi pour le récolter. En 2011, c'était neuf mois, et là, seulement quatre mois », confie Chris Arsenault, associé directeur du fonds.

Selon lui, il s'agit là d'une démonstration de l'intérêt croissant que suscite le secteur technologique.

« Ça démontre l'appétit pour cette industrie et une certaine maturité à la fois des investisseurs et des entreprises du secteur. » - Chris Arsenault, associé directeur du fonds iNovia

Investissement Québec et la Caisse de dépôt et placement du Québec sont deux des principaux investisseurs de cette nouvelle ronde, à la fois directement et par l'entremise de leur filiale Teralys. Mais iNovia accueille aussi environ deux douzaines d'entrepreneurs, dont certains auprès de qui elle a déjà investi, et une douzaine de gestionnaires de fortunes familiales.

L'arrivée de ces derniers est un autre signe encourageant, selon M. Arsenault.

« C'est une catégorie dans laquelle ils investissaient très peu avant, mais là, ils constatent que les rendements sont au rendez-vous. »

INVESTISSEMENTS PLUS ÉLEVÉS

iNovia jugeait nécessaire de recueillir davantage d'argent que les 110 millions des deux premiers pour son troisième fonds, principalement à cause de l'effondrement du dollar canadien.

« Environ le quart de nos investissements sont faits dans des entreprises américaines et il y a aussi certains de nos investissements canadiens, comme LightSpeed et AppDirect, qui mènent leurs cycles de financement en dollars américains. Avec le taux de change, ça coûte cher. »

AppDirect a été fondée par deux Canadiens, mais est établie dans la Silicon Valley.

Le troisième fonds d'iNovia poursuivra l'oeuvre des deux premiers. « On a une formule gagnante, on ne la change pas, annonce M. Arsenault. Le Québec a démontré qu'il avait du potentiel et des capitaux. Avant, il n'y avait qu'OMERS au Canada pour faire de gros chèques à des entreprises technologiques. Maintenant, la Caisse et Investissement Québec ont commencé. On voit aussi débarquer des investisseurs américains, avec ou sans l'appui de fonds locaux. C'est d'ailleurs l'un de nos objectifs d'être le partenaire local de référence pour les fonds américains. »