La direction d'Amaya a annoncé en fin de journée hier avoir obtenu l'approbation des autorités de réglementation pour exploiter ses populaires sites PokerStars et Full Tilt au New Jersey.

Amaya a indiqué que cette approbation de la New Jersey Division of Gaming Enforcement (DGE) lui permet ainsi de faire son entrée aux États-Unis.

Le titre d'Amaya, qui avait cédé près de 12 % au cours des deux premières séances de la semaine, a bondi de 6 % hier pour clôturer à 24,33 $ à Toronto. La poussée boursière est essentiellement survenue dans les deux dernières heures de la séance d'hier.

Amaya a conclu un accord avec Resorts Casino Hotel d'Atlantic City pour offrir des jeux de poker et de casino en ligne au New Jersey par l'entremise des marques PokerStars et Full Tilt. Amaya avait également déjà reçu l'approbation de la DGE pour fournir des solutions de jeu interentreprises en ligne et en salle au New Jersey.

DES INVESTISSEURS VEULENT PRÉSERVER LEUR ANONYMAT

Par ailleurs, des investisseurs qui ont acheté des actions d'Amaya l'an dernier avant l'annonce de l'acquisition de PokerStars veulent protéger leur anonymat.

Un avocat représentant cinq investisseurs s'est présenté au palais de justice hier matin. Une audience était prévue pour débattre de la pertinence de rendre public dans son intégralité le résumé d'enquête pour délit d'initié de l'Autorité des marchés financiers.

Me Sylvain Deslauriers, du cabinet d'avocats Deslauriers et Cie, n'a pas identifié les investisseurs qu'il représente. Il a cependant expliqué en Cour du Québec que les noms de ses clients pourraient être mentionnés dans le résumé d'enquête. Me Deslauriers a ajouté que si c'était effectivement le cas, il allait demander une ordonnance de non-publication pour que l'identité de ses clients soit protégée.

Le résumé d'enquête, déposé l'automne dernier pour obtenir la permission d'effectuer des perquisitions au siège social d'Amaya, chez Placements Manuvie ainsi que chez Canaccord, avait été lourdement caviardé.

En avril dernier, un tribunal avait levé l'ordonnance de non-publication sur la version caviardée du résumé d'enquête qui compte 161 pages. C'est dans ce document que l'AMF dit avoir des motifs raisonnables de croire que plusieurs personnes ont effectué des opérations sur l'action d'Amaya alors qu'elles disposaient d'une information privilégiée et que quatre personnes ont communiqué de l'information privilégiée sur le titre d'Amaya.

À la mi-juin, l'AMF avait accepté de rendre publique une portion plus grande de son enquête en décaviardant partiellement le document. Hier, les avocats des médias espéraient convaincre le tribunal d'autoriser le décaviardage complet du document. L'AMF maintient que le caviardage demeure nécessaire pour protéger « l'enquête, les tiers innocents, les cibles et les sources d'information ».

AUDITION REPORTÉE EN MARS

L'audition prévue hier n'a pu avoir lieu à cause d'un problème récurrent d'overbooking en division criminelle de la Cour du Québec. La juge Linda Despots, qui devait entendre la cause, n'a pu le faire parce que son rôle était trop chargé. Elle a néanmoins trouvé une autre juge qui était disponible, Hélène Morin.

Cette dernière a dit vouloir prendre connaissance de la documentation déposée par les parties avant d'entendre la cause. La seule date disponible qui convenait à la juge et aux procureurs (il y en a plusieurs au dossier) est le 17 mars 2016.

La juge Morin pourrait toutefois devancer la date si une journée d'audition se libère et que les procureurs sont disponibles.

Amaya a réalisé la plus importante transaction financière au Québec l'an passé en procédant à l'acquisition des sites PokerStars et Full Tilt Poker pour 4,9 milliards US.

L'action d'Amaya ainsi que le volume de transactions avaient fortement augmenté dans les semaines qui ont précédé l'acquisition.

Trois membres de la haute direction d'Amaya, dont le PDG David Baazov et le chef des finances Daniel Sebag, ainsi qu'une quinzaine d'employés ou ex-employés de Manuvie sont visés par l'investigation.

Les soupçons de l'AMF n'ont pas été prouvés devant un tribunal.