Le chancelier de l'Échiquier George Osborne a défendu vendredi l'action du gouvernement britannique dans l'affaire HSBC, soulignant qu'il ne lui appartenait pas de lancer des poursuites judiciaires contre les fraudeurs.

«Il y a des allégations très graves, des allégations concernant l'évasion fiscale, qui est illégale», a reconnu le ministre des Finances lors d'un discours à Londres.

Mais «je ne pense pas qu'il serait convenable pour le chancelier de l'Échiquier de diriger les poursuites judiciaires contre les individus ou les entreprises», a-t-il ajouté.

Au Royaume-Uni, le service des impôts et des douanes (HMRC) avait reçu dès 2010 des données de la part des autorités françaises sur des Britanniques ayant fraudé grâce à la banque HSBC. Mais le fisc s'est dans l'ensemble contenté de récupérer l'argent qui avait échappé à sa vigilance et n'avait lancé des poursuites judiciaires que dans un seul dossier.

L'absence d'interférence politique dans la justice «est l'un des fondements de la liberté dans ce pays depuis des années», s'est défendu George Osborne.

«J'ai dit quand j'ai pris mes fonctions que je voulais plus de poursuites. Nous avons affecté des ressources au HMRC en conséquence et les poursuites ont été multipliées par cinq au cours de cette législature», a-t-il assuré.

Le gouvernement du premier ministre conservateur David Cameron est sous pression pour expliquer pourquoi il n'y a pas eu plus de poursuites dans cette affaire et pourquoi il a recruté comme ministre du Commerce (2011-2013) Stephen Green, ancien patron de HSBC au moment où la banque aidait des clients à échapper à l'impôt.

La filiale suisse de la banque britannique est au centre des révélations de Swissleaks, publiées le 9 février par un consortium de journaux, sur la base de données volées en 2007 par l'informaticien Hervé Falciani.

Ces données ont révélé qu'au cours de novembre 2006 et mars 2007, des milliards de dollars appartenant à plus de 100 000 clients et 20 000 personnes morales ont transité sur les comptes de la banque en Suisse, dissimulés derrière des sociétés-écrans ou des structures offshore.

HSBC publiera ses résultats annuels lundi et son président Douglas Flint doit être auditionné par le comité parlementaire du Trésor mercredi, ainsi que des responsables du HMRC.