L'économie portugaise a confirmé son retour à la croissance en affichant vendredi un produit intérieur brut (PIB) en légère hausse de 0,2% au troisième trimestre par rapport aux trois mois précédents et de 1% en sur un an.

En ligne avec les attentes, la progression de l'activité économique en variation trimestrielle est «due principalement à l'augmentation de la consommation des ménages», a indiqué l'Institut national des statistiques (Ine) dans une première estimation rapide.

En glissement annuel, la demande intérieure a apporté «une contribution positive plus intense», tandis que la demande extérieure a eu «un impact négatif plus important» en raison d'une «accélération» des importations et d'une croissance des exportations «proche de celle observée au trimestre précédent», a précisé l'Ine.

Le Portugal avait renoué avec la croissance au deuxième trimestre (+0,3%) après une interruption de la reprise observée sur les trois premiers mois de l'année (-0,4%).

Soumis à une sévère cure d'austérité dans le cadre du plan de sauvetage financier sur trois ans accordé en mai 2011 par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI), le pays avait connu deux ans et demi de récession avant d'en sortir au printemps 2013.

Après un recul du PIB de 1,4% l'an dernier, le gouvernement de centre droit table sur une croissance de 1% en 2014 puis de 1,5% en 2015. Les prévisions de la Commission européenne sont moins optimistes et tendent vers un PIB en hausse de 0,9% cette année et de 1,3% l'an prochain.

Les autres voyants de l'économie portugaise étaient également au vert au troisième trimestre: le taux de chômage a reculé à 13,1%, poursuivant la tendance à la baisse observée depuis un an et demi, et les exportations ont progressé de 1,5% en glissement annuel pour une hausse des exportations de 2,5%.

«Ce modèle de croissance, certes modérée, repose sur la dynamique de la consommation, mais aussi sur une balance commerciale positive. C'est un modèle sain qui nous donne espoir», a réagi le ministre de l'Economie Antonio Pires de Lima.

«La croissance au Portugal reste faible», a pourtant tempéré Anthony Baert, économiste du bancassureur néerlandais ING. «L'économie portugaise reste confrontée aux difficultés du passé, avec des importations qui augmentent avec la consommation intérieure», a-t-il ajouté.

À un an des élections législatives, le gouvernement de Premier ministre Pedro Passos Coelho a présenté un budget pour 2015 dans lequel il prévoit de ramener le déficit public de 4,8% à 2,7% du PIB, sans adopter de nouvelles mesures d'austérité.

Cet objectif a toutefois été considéré comme trop optimiste par Bruxelles, qui table sur un déficit à 3,3% du PIB en raison notamment de ses prévisions de croissance plus prudentes.

La Commission européenne et le FMI ont d'ailleurs mis en garde Lisbonne contre un «relâchement» de ses efforts de redressement budgétaire et d'un «essoufflement» de l'élan réformateur visant à rendre l'économie portugaise plus compétitive.