Les banques américaines Citigroup (C) et JPMorgan Chase (JPM) vont s'acquitter des plus grosses amendes infligées par les autorités américaines et britanniques dans le cadre des accords annoncés mercredi sur l'affaire des manipulations de l'énorme marché des changes.

L'autorité de conduite financière du Royaume-Uni (FCA), le régulateur américain des marchés dérivés (CFTC) et l'OCC, l'un des régulateurs bancaires américains, ont imposé des pénalités financières d'un montant total de 4,05 milliards de dollars à six grandes banques.

Dans le détail, la FCA et la CFTC ont infligé une amende totale de 2,5 milliards d'euros à JPMorgan, Citigroup, aux banques britanniques HSBC et RBS et à la suisse UBS.

Dans un communiqué distinct, l'OCC a indiqué pour sa part imposer dans cette affaire une pénalité financière de 950 millions de dollars à JPMorgan (350 millions de dollars), Citigroup (350 millions de dollars) et Bank of America (250 millions de dollars).

Citigroup et JPMorgan paieront un peu plus de la moitié du total de ces amendes: 1,018 milliard de dollars pour la première et 1,013 milliard de dollars pour la seconde.

La plupart de ces amendes vont être absorbées par l'argent mis de côté ces dernières semaines par les banques en prévision de ces accords. JPMorgan avait notamment provisionné un milliard de dollars dans ses comptes du troisième trimestre et Citigroup 1,5 milliard de dollars.

Les autorités accusent des cambistes de ces grands établissements d'avoir notamment utilisé des forums de discussion sur internet et des messageries instantanées pour se concerter de façon indue afin d'infléchir le taux de référence du marché des changes.

Ce gigantesque marché voit transiter quelque 5300 milliards de dollars par jour - dont 40% via la City de Londres -, aussi la moindre entorse aux règles de bonne conduite engendre-t-elle un effet boule de neige.

JPMorgan, Citigroup et UBS ont prévenu mercredi que d'autres autorités mènent encore leurs enquêtes et leur ont fait des requêtes. Les trois établissements affirment coopérer sur ces différentes investigations.

JPMorgan est surtout menacée par le département de la Justice aux États-Unis de poursuites judiciaires dans cette affaire.

Aucune autre banque ne fait l'objet d'investigations au Royaume-Uni dans le cadre de cette affaire, a indiqué à l'AFP une responsable de la FCA, mettant implicitement hors de cause d'autres établissements, comme l'allemande Deutsche Bank, dont le nom était apparu dans la presse.