L'Argentine, en pleine bataille judiciaire avec des fonds spéculatifs, a annoncé avoir remboursé vendredi une dette de 3 milliards de dollars à des organismes multilatéraux comme la Banque mondiale ou la Banque interaméricaine de développement (BID).

Pour effectuer le paiement de 3,043 milliards (2,3 milliards d'euros), Buenos Aires a puisé dans ses réserves de devises, a précisé le gouvernement.

Cette transaction intervient alors que l'Argentine livre aux États-Unis une bataille judiciaire contre des fonds spéculatifs qui a conduit au blocage de 539 millions de dollars de remboursements de Buenos Aires à ses créanciers privés restructurés.

L'Argentine n'a pas pu honorer ce remboursement de 539 millions dû au 30 juillet à cause d'une décision d'un juge américain, Thomas Griesa, qui l'oblige à payer d'abord 1,3 milliard de dollars à NML et Aurelius, deux fonds «vautours» spécialisés dans le rachat de dettes à risque.

Mercredi, les négociations pour le rachat par un groupe de banques (JPMorgan Chase, Citigroup, HSBC, Deutsche Bank) de cette créance de 1,3 milliard de dollars due par l'Argentine à des fonds «vautours» a échoué.

Jeudi, la présidente argentine Cristina Kirchner, en guerre contre ces fonds depuis des années, a annoncé avoir engagé une procédure judiciaire contre l'entreprise américaine Donnelley, appartenant à l'un de ces fonds (NML), dans la cadre de la «loi (argentine) antiterroriste».

L'Argentine soupçonne Donnelley, une imprimerie qui a licencié la semaine dernière ses 400 salariés, de «faillite frauduleuse» et l'accuse de «vouloir semer la panique» et «d'altérer l'ordre économique et créer de l'inquiétude dans la population» alors que l'économie argentine est en difficultés.