Le cabinet d'audit Ernst and Young versera 4 millions de dollars pour avoir failli à son obligation d'indépendance en faisant du lobbying politique aux États-Unis pour le compte d'entreprises clientes, a annoncé lundi le gendarme boursier américain.

La célèbre firme financière britannique s'est retrouvée dans la position d'être «l'avocate» de clients dont elle devait par ailleurs vérifier les comptes en toute indépendance, a indiqué la Securities and Exchange Commission (SEC) dans un communiqué.

Dans le détail, sa filiale washingtonienne WCEY est accusée d'avoir fait pression sur des équipes d'élus du Congrès américain, afin de pousser au vote de lois favorables à deux entreprises dont elle devait certifier les comptes. Le nom de ces deux entreprises n'a pas été précisé.

Le gendarme boursier américain a notamment pointé du doigt l'envoi de lettres et plusieurs rencontres destinées à insérer dans un projet de loi des «éléments de langage» favorables à ces entreprises ou à «faire échec» à des textes législatifs qui nuiraient à leur intérêt.

«L'indépendance des auditeurs est cruciale pour l'intégrité de la communication financière. Quand un auditeur agit comme un avocat pour ses clients (...), l'indépendance est compromise», a déclaré Scott Friestad, un des responsables de la SEC, cité dans le communiqué.

«Ernst and Young s'est impliqué dans des activités de lobbying qui constituaient des activités de conseil inappropriées et a clairement violé les règles», a-t-il ajouté.

En acceptant de payer cette pénalité, le cabinet d'audit met un terme aux poursuites.