Le syndic de la Chambre de la sécurité financière entend plaider que le conseiller financier-vedette Michel Marcoux a fait disparaître le compte offshore de l'un de ses clients, à l'insu de celui-ci, pour l'intégrer à son propre compte aux Bahamas, le détroussant par le fait même de plusieurs centaines de milliers de dollars.

Le procès en matière disciplinaire de Michel Marcoux a commencé hier en l'absence remarquée de ce dernier. Le conseiller, qui était jusqu'à tout récemment une référence dans le domaine des fonds communs de placement pour le public et les médias, fait face à 24 chefs d'accusation devant le comité de discipline de sa profession.

Les faits reprochés sont graves. Il est ici question de détournement d'environ 1 million de dollars, d'avoir menti aux enquêteurs du syndic et d'avoir géré de façon discutable son compte en fidéicommis.

Les faits reprochés concernent un compte ouvert aux Bahamas par la firme Dominion Investment, aujourd'hui dissoute. Le compte a été ouvert chez Avantages Services financiers, société appartenant M. Marcoux. Il se divisait en de nombreux sous-comptes à pseudonymes appartenant à différents clients de M. Marcoux.

Hier matin, le procureur du syndic, Me Mathieu Cardinal, a indiqué qu'il allait plaider que le compte à pseudonyme Insect avait été incorporé en 2002 au compte à pseudonyme Fremiol sans que le propriétaire véritable d'Insect en soit informé.

«Le compte Dominion Investment Insect n'a plus existé dès lors. C'était dorénavant Dominion Investment Fremiol», a soutenu Me Cardinal.

Le compte Insect appartient à Olivier Brossard, qui a détenu une pourvoirie.

M. Brossard est l'un des trois clients de M. Marcoux qui se plaignent que le conseiller leur a pris leur argent. Tous trois poursuivent d'ailleurs Michel Marcoux au civil. Les deux autres clients lésés sont Pierre Normandin et Éric Lacouture.

Quant au compte Fremiol, la directrice des enquêtes au bureau du syndic, Me Brigitte Poirier, a témoigné hier devant le comité de discipline, preuves à l'appui, que ce compte appartenait à Michel Marcoux, dont les deux fils se prénomment Frédéric et Michel-Olivier.

Le témoignage de Me Poirier se poursuit aujourd'hui. Viendra ensuite le tour de Pierre Normandin et d'Éric Lacouture. L'ancienne adjointe administrative de M. Marcoux, Marie-Josée Gagnon, doit aussi témoigner plus tard en juin. Olivier Brossard est attendu en août.