Hydro-Québec a beau exporter ses surplus à pleine capacité des interconnexions existantes, elle devra faire mieux parce que son actionnaire attend des revenus supplémentaires de 85 millions de dollars des exportations d'électricité en 2014-2015.

L'augmentation des exportations constitue le plus gros morceau de l'effort de 150 millions exigé d'Hydro par le gouvernement pour résoudre son casse-tête budgétaire. Le reste doit provenir de gains d'efficience (50 millions) et du gel de la masse salariale (15 millions).

Le gouvernement précise que l'effort demandé à la société d'État ne doit pas se traduire par une hausse des tarifs pour les consommateurs d'électricité. Par contre, le gouvernement s'assure de pouvoir mettre la main sur les gains d'efficience réalisés par Hydro en reportant le partage de ces gains avec les consommateurs (sous forme de baisse de tarifs ou de hausse réduite) jusqu'au retour de l'équilibre budgétaire.

Pour se conformer aux exigences de la Régie de l'énergie, la société d'État avait proposé de partager la moitié de ses profits dépassant ses prévisions avec ses clients, sous forme de baisse de tarifs ou de hausse réduite. C'est ce partage que le gouvernement demandera à la Régie de reporter chaque année jusqu'à l'élimination du déficit.

Le gouvernement Couillard a aussi décidé de mettre Hydro-Québec à contribution dans l'électrification des transports en lui permettant d'investir dans des infrastructures sans espérer en tirer de profit.

La contribution d'Hydro prendra la forme d'une aide financière aux organismes de transports en commun. Par exemple, c'est elle qui paiera pour l'installation des câbles, caténaires et autres équipements nécessaires à l'électrification d'un corridor réservé aux autobus sur le boulevard Pie-IX.

Autres contributions

Québec demande aussi à ses deux autres vaches à lait, Loto-Québec et la Société des alcools, de contribuer à l'effort de guerre au déficit, mais dans une moindre mesure.

Pour Loto-Québec, dont les profits n'ont pas atteint la cible fixée l'an dernier, ce sont 10 millions de plus qui sont attendus par le gouvernement.

Mêmes attentes pour la Société des alcools, qui n'a pas réussi non plus à satisfaire la commande de l'an dernier. Elle devra fournir 10 millions de plus pour l'exercice 2014-2015. Investissement Québec devra fournir 7 millions.

Au total, Québec s'attend à 177 millions d'économies dans ses entreprises en 2014-2015 et à 102 millions en 2015-2016. Leurs dirigeants ont le choix des moyens pour atteindre ces cibles, mais ils ne pourront pas réduire les services offerts à la population ou augmenter leur tarification.

Les politiques de bonis et primes au rendement en vigueur dans ces entreprises seront ajustées pour tenir compte de cet effort exigé par leur actionnaire.

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REVENUS DES SOCIÉTÉS D'ÉTAT*

> 2013-2014: 5,4 milliards (+ 6,6%)

> 2014-2015: 5,1 milliards (- 4,9%)

> 2015-2016: 4,9 milliards (- 5,3%)

*Hydro-Québec, Loto-Québec, la Société des alcools du Québec, Investissement Québec

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LA SAQ PLAFONNE

Les profits de la SAQ, qui sont entièrement versés au gouvernement, plafonnent autour de 1 milliard de dollars depuis 2011-2012, malgré l'augmentation du prix moyen des produits vendus.

C'est la même chose pour Loto-Québec, qui souffre de «la baisse tendancielle observée depuis plusieurs mois dans l'industrie des jeux de hasard et d'argent au Canada», lit-on dans les documents budgétaires.

C'est le froid mordant de l'hiver 2013-2014 qui a sauvé la mise, cette année, en dopant les profits d'Hydro-Québec. Pour les deux exercices budgétaires prochains, la récolte s'annonce moins bonne.