Les dirigeants de Credit Suisse ont dit vouloir «tout mettre en oeuvre» pour régler le litige aux États-Unis sur les actifs non déclarés, lors de l'assemblée générale qui s'est tenue vendredi à Zurich.

Le président du conseil d'administration, Urs Rohner, a ouvert la séance en déclarant à ses actionnaires que ce litige était actuellement un des problèmes les plus urgents que la banque devait résoudre, déclarant qu'il entendait régler la question le plus rapidement possible.

«Depuis le début des investigations à l'encontre de Credit Suisse, que nous avons toujours pris très au sérieux, notre approche a été claire. Nous coopérons avec les autorités américaines dans le cadre de ce qui est compatible avec le droit suisse», a-t-il affirmé.

Le directeur général de la banque, Brady Dougan, a à son tour dit vouloir «tourner la page» sur ce dossier.

«Nous comprenons bien que plus vite ce problème sera résolu mieux cela vaudra», a-t-il déclaré.

Credit Suisse est l'une des 14 banques visées par une longue enquête du département de la justice américaine, qui soupçonne ces établissements basés en Suisse d'avoir aidé leurs riches clients américains à se soustraire au fisc.

En février, Brady Dougan avait témoigné devant une commission au Sénat américain, où il avait reconnu que la banque s'était mal comportée, rejetant cependant la faute sur un petit groupe d'employés.

Mais la pression est montée d'un cran supplémentaire au cours des dernières semaines, alors que la presse a évoqué la possibilité que la banque soit amenée à plaider coupable.

Dans un article publié lundi, le Wall Street Journal avait affirmé que les autorités américaines et Credit Suisse seraient sur le point de conclure un accord selon lequel la banque helvète verserait un milliard de dollars et ferait un mea culpa, citant des sources proches du dossier.

Toutes les propositions ont été acceptées lors de cette assemblée générale malgré de vives critiques sur les rémunérations que le patron de l'association actionnariale Actares a qualifié «d'incongrue» face aux litiges en cours.

«Est-ce que sur cette toile de fond, vous pensez que l'augmentation des rémunérations est justifiée?», a lancé Rudolf Meyer devant les 1.543 actionnaires qui avaient fait le déplacement.

Comme la fondation Ethos, une autre organisation actionnariale qui représente notamment des fonds de pension en Suisse, Actares avait appelé à rejeter le rapport de rémunérations.   Lors d'un vote consultatif, celui-ci a toutefois été entériné par 81,28 % des voix.

Pour l'exercice 2013, Brady Dougan a vu sa rémunération augmenter de 2 millions, à 9,79 millions de francs suisses (8,03 millions d'euros), la part variable s'étant accrue bien que son salaire de base soit resté inchangé.

La rémunération d'Urs Rohner avait quant à elle baissé à 4,9 millions de francs suisses, contre 5,2 millions l'année précédente.