Marie-Josée Gagnon s'est lancée en affaires parce qu'elle a eu l'appel de l'entrepreneuriat. Journaliste stagiaire à La Presse, elle bifurque rapidement vers les relations publiques lorsqu'elle devient, de 1990 à 1996, attachée de presse de Jacques Parizeau, chef de l'opposition qui deviendra premier ministre. Un passage en politique qui l'a solidement armée pour bâtir son agence de communications.

Lorsque Jacques Parizeau quitte son poste de premier ministre, Marie-Josée Gagnon se retrouve à la délégation générale du Québec à Paris, à titre de directrice de cabinet de Marcel Masse.

De retour au Québec, elle est embauchée comme directrice générale des communications de la Banque Laurentienne, avant d'occuper les mêmes fonctions avec le groupe Axor.

«C'est là que je me suis rendu compte que j'avais une forte envie de me lancer en affaires, de fonder ma propre boîte de communications. J'avais développé un réseau et je savais que je pouvais faire une différence», explique Marie-Josée Gagnon dans les locaux très décontractés de Casacom, rue McGill.

«Notre travail est de faire comprendre aux chefs d'entreprise que les communications et les relations publiques sont un outil de gestion pour la haute direction. Il s'agit d'un puissant levier qu'il faut bien développer et bien articuler. On est au coeur du positionnement stratégique des entreprises», renchérit-elle.

L'entrepreneure, il faut le dire, a aussi un certain sens du drame puisque c'est le 11 septembre 2001 qu'elle a lancé officiellement sa firme de communications.

«J'avais quelques mandats en poche lorsque j'ai démarré Casacom et un de mes clients était en avion, en direction de New York, lorsque les attentats terroristes ont eu lieu. Disons que c'était une première journée mouvementée», confesse-t-elle.

Une présence nationale

Marie-Josée Gagnon a lancé seule l'aventure Casacom mais trois mois après sa création, l'entreprise comptait déjà quatre employés. Aujourd'hui, la firme regroupe 25 professionnels des communications qui s'activent à Montréal et à Toronto.

«J'ai ouvert le bureau de Toronto en septembre 2011, 10 ans après la fondation de Casacom. Il fallait être sur place pour mieux servir nos clients québécois qui ont une présence nationale.

«Plutôt que de donner des mandats à des tiers, on fait nous-mêmes les plans de communication pour le marché anglophone. Même chose pour nos clients du reste du Canada qu'on accompagne sur l'ensemble du marché canadien», souligne la PDG.

À titre de firme indépendante, Casacom a l'entière liberté de choisir ses mandats et n'a pas la pression de livrer des dividendes trimestriels à un actionnaire de New York ou de Londres, précise Marie-Josée Gagnon.

Casacom est la firme de communications qui a accompagné Aliments Ultima dans le lancement national de la nouvelle marque de yogourts iögo. Le groupe a des clients dans tous les secteurs d'activité qui vont des magasins Michaels à Corus Québec en passant par Ivanhoé Cambridge, Tata Communications, l'École de technologie supérieure...

Avec les années, Marie-Josée Gagnon s'est adjoint des collaborateurs aguerris qui ont participé à la progression de l'entreprise. L'an dernier, elle a d'ailleurs ouvert la propriété de Casacom à ses deux plus proches collaboratrices, Annick Bélanger et Carolyn Ray, du bureau de Toronto, qui sont devenues associées.

«Je voulais partager la réussite de Casacom avec mes plus proches collaboratrices», souligne-t-elle.

La vision élargie de la politique

Annick Bélanger, qui s'est jointe à Casacom en 2006, a, comme Marie-Josée Gagnon, été active dans le monde politique, ayant été associée au Parti québécois durant 15 ans à titre d'attachée politique, de directrice de cabinet et d'attachée de presse du premier ministre Bernard Landry.

«On a les atouts de la politique. Nos expériences nous ont donné une vision à 360 degrés. On est rompues à bien circonscrire les enjeux, à être au coeur des affaires publiques. On est aussi des spécialistes de la gestion, une expertise que beaucoup de nos clients apprécient», explique la PDG.

Malgré cette filiation politique des deux associées, Casacom n'accepte aucun mandat de communications ou de relations publiques de partis politiques.

«On est l'une des rares firmes de communications à ne pas prendre de mandats politiques. On fait des relations publiques pour des organismes publics ou parapublics, mais jamais pour des partis politiques. C'est le choix qu'on a fait», constate-t-elle.

Casacom est, selon sa présidente, une entreprise qui fait de la stratégie de communications et qui a développé différentes spécialités qui se rattachent à cette fonction principale.

Le groupe a notamment une spécialiste de la motivation à son bureau de Toronto ainsi qu'une experte en image de marque.

«On fait aussi beaucoup de coaching en prise de parole publique pour toutes sortes de clients. Beaucoup d'invités à Tout le monde en parle font appel à nos services.

«Annick Bélanger est vraiment la meilleure formatrice en prise de parole publique», précise Marie-Josée Gagnon.

Pour répondre aux besoins grandissants des dirigeants d'entreprise, Casacom a mis sur pied la Casacadémie, un centre de développement professionnel où l'on aide les gestionnaires à mieux gérer les changements.

«C'est un centre où l'on cherche à raffermir la vision de la direction d'une entreprise, à la rendre la plus claire possible. Les communications et les relations publiques ne servent pas qu'à un événement: ça fait partie de la gestion quotidienne», soumet la spécialiste.

La Casacadémie est aussi un centre de formation des porte-parole d'entreprise et d'encadrement des gestionnaires en relations publiques.

«Ce que l'on cherche finalement, c'est d'arriver au bonheur total», résume joyeusement Marie-Josée Gagnon.