L'Irlande et l'Espagne devraient toutes deux sortir prochainement de leurs programmes respectifs d'aide alloués au plus fort de la crise de l'euro, a estimé lundi le commissaire européen chargé des Affaires économiques, Olli Rehn.

«Les deux pays ont de bonnes chances d'en finir rapidement avec leurs plans d'aide», a affirmé M. Rehn en amont d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Luxembourg. «Ils ont tous deux vu leur économie se redresser de manière significative», a-t-il ajouté.

Ces propos rejoignent ceux du premier ministre irlandais Enda Kenny, qui a confirmé samedi que l'Irlande devrait sortir à la mi-décembre du plan de sauvetage de 85 milliards d'euros que lui ont alloué l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI). Ce pays deviendrait ainsi le premier de la zone euro sous assistance à s'affranchir de l'aide de ses partenaires.

L'Espagne pourrait elle aussi en finir avec son plan d'aide alloué mi-2012 et qui concerne uniquement son secteur bancaire. «Il n'y pas d'accord sur ce point au sein de la zone euro mais une sorte d'accord tacite», a indiqué une source européenne de haut rang sous couvert d'anonymat. La zone euro avait alloué à Madrid une ligne de crédit pouvant aller jusqu'à 100 milliards d'euros. Sur cette enveloppe, 41 milliards ont été utilisés.

Même si les deux pays sortent de leurs programmes d'aide, ils pourraient toutefois avoir encore besoin de soutien pour ménager cette transition, et, dans le cas de l'Irlande, pour revenir en douceur sur les marchés.

«Il est trop tôt» pour se prononcer sur ce point, a jugé M. Rehn. «Nous avons encore plusieurs semaines devant nous», a-t-il ajouté.

Il a rappelé que les banques de la zone euro allaient bientôt subir un passage en revue de la qualité de leurs actifs.

Cet exercice capital sera fait début 2014 par la Banque centrale européenne (BCE) et permettra éventuellement de détecter de nouveaux problèmes dans le secteur bancaire et de nouveaux besoins de recapitalisation. Ce sera «très important pour savoir quel type de sortie de programme est nécessaire» pour les pays sous assistance financière, a noté M. Rehn.

Aval des États européens à une rallonge pour le budget 2013

Les 28 pays membres de l'Union européenne sont convenus lundi de débloquer 3,9 milliards d'euros réclamés pour boucler les comptes 2013 de l'UE, afin de permettre le vote définitif par le Parlement européen le 23 octobre du budget pour la période 2014-2020.

Cette décision a été prise par les représentants permanents des États membres en vue d'une adoption formelle par les ministres compétents, a précisé le conseil de l'UE dans un communiqué.

Le versement de cette somme a été réclamé par le Parlement européen comme condition pour procéder comme prévu le 23 octobre au vote définitif du prochain budget pluriannuel de l'Union. Le président de la commission des budgets, Alain Lamassoure, a menacé de faire reporter le vote dans le cas contraire.

Le vote du 23 octobre est censé mettre un point final au bras de fer opposant depuis plusieurs mois le Parlement européen et les États membres pour définir le budget de l'Union pour les sept ans à venir. Un certain nombre de demandes du Parlement sont toutefois toujours en négociation et conditionnent l'issue du vote.

Au total, la Commission européenne avait demandé une rallonge de 11,2 milliards d'euros pour boucler l'année 2013. Les États ont effectué les premiers déboursements pour un montant de 7,3 milliards cet été.

En marge de cette rallonge, les 28 se sont aussi entendus lundi pour débloquer 400,5 millions d'euros du Fonds de solidarité du budget de l'UE au profit de l'Allemagne, de l'Autriche et de la République tchèque pour les dégâts occasionnés par les inondations de mai et juin, et au profit de la Roumanie pour les dégâts causés par les incendies qui ont ravagé ses forêts à l'été 2012.