La politique d'austérité «commence à payer», a déclaré le premier ministre britannique David Cameron en arrivant dimanche à Manchester pour ouvrir la conférence annuelle du parti conservateur, conforté par l'amorce d'une reprise économique à 18 mois des prochaines élections générales.

Affaibli et secoué fin août par le véto parlementaire sur une intervention militaire en Syrie, David Cameron a bénéficié de la suite des événements qui a abouti au démantèlement programmé de l'arsenal chimique du régime de Bachar al-Assad, pour limiter la casse sur le plan politique.

À en croire les sondages, son parti va même mieux qu'il y a un an à la même époque lorsque le parti travailliste d'opposition comptait jusqu'à 14 points d'avance sur les Tories, un écart réduit à 11 points selon un sondage YouGov pour le Sunday Times.

Pour Cameron, qui doit prononcer son discours de rentrée mercredi, il ne fait aucun doute que ce sursaut est la récompense des mesures d'austérité mises en oeuvre par la coalition des conservateurs et libéraux-démocrates.

Selon lui, cette politique «commence à payer» à un an et demi d'élections qui devraient se jouer d'abord sur l'économie.

À cet égard, il a annoncé deux mesures susceptibles de flatter l'électorat, à travers une aide aux primo-accédants sur le marché immobilier et un coup de pouce fiscal aux couples mariés d'ici 2015.

«On est sur la bonne voie» et le réélire lui permettrait de «terminer le travail», a martelé le premier ministre à la BBC.

Sur l'Europe, il a confirmé qu'il voulait renégocier les termes de la relation entre le Royaume-Uni à l'Union Européenne, «devenue trop anticompétitive, trop antientreprise et trop bureaucratique».

Il a également répété que, s'il était réélu en 2015, il organiserait un référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE d'ici fin 2017. «Si vous voulez un référendum, il y a un seul moyen de l'avoir: me réélire au 10, Downing Street. Si vous votez pour un autre parti, y compris l'UKIP, vous ne l'aurez pas», a martelé le chef du gouvernement en désignant directement le parti populiste et antieuropéen UKIP.

La percée historique d'UKIP lors d'élections locales partielles début mai a déjà conduit la frange eurosceptique des Tories à réclamer que le référendum sur l'UE ait lieu avant même les prochaines élections, une option que Cameron a cependant de nouveau écartée dimanche.