Neuf entreprises japonaises vont payer plus de 740 millions de dollars d'amendes aux États-Unis pour s'être entendues illégalement sur les prix d'une série de pièces automobiles, a annoncé jeudi le département de la Justice (DoJ).

Les entreprises concernées, qui ont reconnu leur culpabilité, sont Hitachi Automotive Systems, Jtekt, Mitsuba, Mitsubishi Electric, Mitsubishi Heavy Industries, NSK, T.RAD, Valeo Japan et Yamashita Rubber.

Selon le DoJ, elles s'étaient entendues pour gonfler les prix d'une trentaine de pièces vendues aux constructeurs automobiles américains Chrysler, Ford et General Motors, ainsi qu'aux filiales américaines des Japonais Honda, Mazda, Mitsubishi, Nissan, Toyota et Fuji Heavy Industries (qui fabrique les véhicules de la marque Subaru).

Les amendes annoncées mercredi entrent dans le cadre d'une enquête de grande ampleur des autorités américaines. Elles portent à 1,6 milliard de dollars le total des pénalités infligées, et à 20 le nombre d'entreprises ayant reconnu leur culpabilité jusqu'ici.

Dans l'accord annoncé jeudi, deux dirigeants de filiales d'équipementiers automobiles japonais aux États-Unis, un Japonais et un Américain, ont aussi accepté de plaider coupables et de purger une peine de prison (respectivement 12 et 14 mois). Cela porte à 21 le nombre de dirigeants ayant reconnu leur culpabilité, avec de la prison à la clé pour 7 d'entre eux.

«Cette enquête sur les pièces automobiles est l'enquête criminelle la plus étendue que la division antitrust (du DoJ) ait jamais menée», a commenté le ministre de la Justice, Eric Holder.

Les faits se sont étalés sur au moins une décennie et plus d'une dizaine d'ententes ont été découvertes à ce jour, en conséquence desquelles «les Américains ont payé leurs voitures plus cher», a-t-il accusé.

«Ces ententes internationales sur les prix ont affecté plus de 5 milliards de dollars de pièces vendues à des fabricants de voitures aux États-Unis. Au total, plus de 25 millions de voitures achetées par des consommateurs américains ont été affectées», a encore souligné M. Holder.

La division antitrust du DoJ et le FBI précisent avoir collaboré étroitement dans cette affaire avec les autorités de la concurrence japonaises, européennes, canadiennes, coréennes, mexicaines et australiennes.