Le patron de JPMorgan Chase, Jamie Dimon, s'entretenait jeudi matin avec le ministre de la Justice des États-Unis, Eric Holder, pour discuter d'un accord à l'amiable qui pourrait atteindre jusqu'à 11 milliards de dollars, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

Un accord pourrait solder plusieurs litiges impliquant la première banque américaine en termes d'actifs, notamment avec le département fédéral américain de la Justice (DoJ) et l'État de New York.

«La majeure partie des discussions porte sur les titres financiers adossés à des titres hypothécaires», des titres qui ont largement contribué à la diffusion mondiale de la crise financière entre 2007 et 2009, lorsque le marché immobilier américain s'est retourné, a expliqué cette source.

Les pertes de plus de six milliards de dollars de la banque sur l'affaire dite de la «baleine de Londres» semblent donc pour l'instant exclues des négociations.

JPMorgan avait déjà accepté la semaine dernière de payer près d'un milliard de dollars d'amendes à quatre régulateurs américains et britanniques pour des manquements de ses systèmes de contrôle interne dans l'affaire de la «baleine de Londres», surnom donné à un trader de la banque dans la City, le Français Bruno Iksil, en raison de ses énormes paris risqués sur le marché des dérivés.

Mais JPMorgan avait précisé que le DoJ, le régulateur des marchés de produits dérivés (CFTC) et les autorités financières de l'État du Massachusetts (Massachusetts Securities Division) continuaient d'enquêter, ce qui pourrait lui valoir des amendes supplémentaires.

Le procureur fédéral de Manhattan Preet Bharara a en outre engagé des poursuites contre deux traders qui travaillaient avec Bruno Iksil, les accusant d'avoir sciemment dissimulé les pertes qui s'accumulaient dans des paris sur des dérivés de crédit qui ont mal tourné.

Bruno Iksil a passé un accord amiable avec les autorités et ne sera pas poursuivi.

Jamie Dimon, connu pour s'opposer à tout effort de resserrement de la réglementation bancaire, a fait de l'amélioration du contrôle du risque dans sa banque une priorité alors que les poursuites gouvernementales contre JPMorgan Chase, ex-enfant modèle de Wall Street, se multiplient.