Interrompu pour l'été, le procès de Lino Matteo, grand manitou de l'ancienne société Mount Real, pourrait rester sur une voie de garage pendant un an, en raison d'un conflit d'horaire. Les investisseurs qui ont perdu 130 millions dans l'aventure Mount Real sont stupéfaits.

«C'est inacceptable. C'est trop long», s'indigne Janet Watson, porte-parole des investisseurs qui ont eu le malheur de placer des fonds dans Mount Real. Leur nombre est évalué à 1600.

M. Matteo est accusé de 308 infractions à la Loi des valeurs mobilières en lien avec cette affaire. On lui reproche notamment d'avoir récolté de l'argent sans prospectus et d'avoir présenté de fausses informations susceptibles de modifier la valeur des titres. Son procès, complexe et dont la durée est estimée à environ 10 mois, a commencé en mars dernier, après de multiples requêtes et contestations de sa part.

Le procès, présidé par la juge de la Cour du Québec Hélène Morin, a cheminé jusqu'à la mi-juin, puis a été ajourné pour l'été. Mais maintenant, il ne peut reprendre, car l'avocat de M. Matteo, Georges Calaritis, sera occupé dans un procès de meurtre à partir du 16 septembre. Ce procès devrait durer 10 semaines, mais il pourrait aussi durer plus longtemps. Après cela, M. Matteo doit lui-même avoir un autre procès à partir de janvier (l'affaire Cinar-Norshield), avec d'autres coaccusés. Celui-ci devrait durer environ six mois.